« J’ai testé 3 mobilités alternatives pour aller au boulot »

La routine auto-boulot-dodo commençait à m’user et à malmener ma conscience écologique. Alors un jour, moi, Florence, 34 ans, deux enfants, je me suis lancé le défi (un peu fou ?) de tester pendant une semaine d’autres solutions de mobilités pour aller travailler. Je vous raconte !

Temps de lecture : 8 min

Je ne suis pas une accro de la voiture. C’est même plutôt tout le contraire… Première confession : j’ai toujours un peu peur sur la route malgré mes 11 années passées à tenir un volant. Deuxième confession : je trouve que la voiture a tendance à faire ressortir ce qu’il y a de plus moche dans la nature humaine (agressivité, incivilité, nervosité, et j’en passe). Troisième confession : cela fait deux ans que j’ai adopté un mode de vie éco-friendly, autant pour la planète que pour mon budget. Du coup, voiture ne rimant pas vraiment avec environnement, ça provoque chez moi un cas de conscience. Seulement voilà, la voiture ça reste pratique et confort, surtout quand on vit dans la banlieue lyonnaise et qu’on travaille dans une autre ville, mais aussi quand on a deux enfants en bas âge.

J’ai donc souvent pensé à laisser tomber ma voiture. A minima pour aller travailler puisque c’est mon compagnon qui amène le « grand » à l’école et que moi, je dépose le « petit » à la crèche à pied avant de partir bosser. Mais de la conviction à l’action, il y a la routine et ses bonnes excuses...

Et puis un matin, trop en retard, trop pressée, trop stressée, j’ai eu un accrochage sur mon trajet Villefranche-sur-Saône-Écully. Plus de peur que de mal mais ça m’a servi de déclic. Je tente l'expérience du « sans voiture » pour aller travailler pour voir (si je survis) en alternant différentes mobilités chaque semaine, histoire d’avoir un peu de recul.

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Une semaine pour tester le covoiturage

J’ai cherché des plateformes de covoiturage. Bonne surprise ! Il y a du choix, de quoi trouver une solution qui matche à votre localisation, vos besoins, mais aussi vos convictions, comme Rezo Pouce, un dispositif solidaire qui met en relation conducteurs et passagers de zones rurales. Je me suis inscrite en quelques clics sur un site spécialisé dans les trajets domicile-travail entre particuliers avec des annonces sur Lyon. J’ai consulté les offres dispos, les prix proposés et les avis laissés sur les différents conducteurs. J’ai rapidement trouvé une proposition de trajet correspondant à mon lieu de départ et de destination, sur mes dates. J’ai réservé et payé en ligne (2 euros par trajet). Il est aussi possible de publier une annonce avec vos critères si vous ne trouvez pas d’offres vous correspondant. Quelques heures après, j’ai reçu un SMS me confirmant que le conducteur avait validé ma réservation.

Chaque matin, 8 h 30, j’étais au point de rencontre avec le conducteur. Paul, un quadra très sympa, correctement masqué et à la voiture propre (soulagement). Il m’a déposé à 5 minutes à pied du bureau, à l’heure, mais surtout moins stressée et moins fatiguée que lorsque je conduis. On n’a pas mal échangé avec Paul. Il travaille dans une entreprise à côté de la mienne et a choisi de faire du covoiturage pour amortir sa voiture et pour rencontrer des gens.

Bilan : Le covoiturage, c’est simple, moins fatigant, plus économique et plus écolo que de se déplacer seul(e) avec sa propre voiture, mais pas plus rapide. Le temps peut même paraître long si vous tombez sur un conducteur avec qui il n’y a ni échange ni feeling, mais ce ne fut pas mon cas. On a beaucoup parlé avec Paul, c’est très sympa et intéressant de partager mes trajets avec lui.

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Renseignez-vous !

2 Une semaine pour tester le scooter électrique

Je me renseigne sur le prix d’un scoot électrique neuf, les frais d’assurance, et le montant du bonus écologique alloué pour l'achat d’un véhicule propre en 2020. Certaines régions, départements et communes offrent aussi des aides aux acquéreurs d'un véhicule électrique qui sont cumulables avec celles de l'État. Je voulais m’assurer que cette solution était économiquement viable pour moi.

Pour cette nouvelle semaine de test, j’ai loué, pour une centaine d’euros les 7 jours, un modèle 50 rouge bien brillant qui peut se conduire sans permis. On m’explique que le kilométrage est illimité mais pas l’autonomie (environ 100 km), et que l'assurance et l’entretien sont inclus. On me fournit même un casque et un antivol. J’étais à la fois angoissée et excitée par cette nouvelle aventure en deux-roues.

Angoissée car je ne suis déjà pas à l’aise dans une voiture alors sur un scooter ! Je me suis sentie plus exposée au risque d’accident, mon scooter étant peu visible (bien que rouge) et silencieux donc peu repérable par les automobilistes comme pour les piétons. J’ai quand même mis en sourdine mes angoisses jusqu’au vendredi et j’ai rechargé mon scooter (comptez 4 heures en moyenne pour charger la batterie à 80 %, et 6 heures pour être à 100 %) au milieu de la semaine. Il n’était pas à court de « jus », mais j’ai préféré être prudente.

Excitée car la dernière fois que je suis montée sur un deux-roues, j’avais 16 ans et c’était une mobylette. Ça me rappelait ma jeunesse et c’était grisant !

Bilan : J’ai gagné environ 5 minutes sur mon trajet habituel, et une dizaine de minutes quand ça roulait mal car j’étais moins impactée par les bouchons sur mon scoot. J’ai été impressionnée par la différence de prix pour recharger son véhicule en carburant et en courant (10 euros en moyenne d’essence et 50 centimes d'électricité pour faire 100 km). Petit bémol : j’ai eu mal aux poignets. Un scooter électrique, c’est lourd... surtout pour quelqu'un qui a les poignets fins, pas l’habitude de manier un scoot et qui plus est, électrique donc qui pèse plus lourd que les modèles à essence.

Le saviez-vous ?

Rouler en deux-roues représente 22 fois plus de risques d’accident mortel qu’en voiture (1) . Raison pour laquelle il est nécessaire d’être bien équipé. Des applications qui permettent de maintenir la sécurité et le confort des motards existent, à l’instar de Liberty Rider Premium de la Macif.

3 Une semaine pour tester le vélo électrique

Mes copines me disaient que le vélo électrique, c’est le vélo du feignant(e). Perso, mon trajet boulot-dodo s'élève à quasi 10 km. Je ne suis pas du tout sportive et je n’envisage pas d’arriver au bureau la blouse trempée de sueur. Aller au boulot à vélo sans assistance était donc inenvisageable. Le premier jour, j’ai voulu emprunter un vélo en libre-service. Une galère ! Aucun vélo électrique à vue près de chez moi. J’ai dû marcher (longtemps) pour en trouver un aux abords du centre-ville de Lyon et je suis bien sûre, arrivée en retard au travail et pas de bonne humeur. Le free-floating, c’est une super idée mais il faut bien regarder si l’offre est présente près de chez soi. En revanche, j’ai été surprise par les efforts à fournir sur un vélo électrique. Je pensais (naïvement) appuyer sur un bouton et que ça roule presque tout seul. Eh bien non, il faut pédaler ! Après, ça reste largement moins sport qu’un vélo classique !

En fin de journée, je suis donc allée louer un VAE (vélo à assistance électrique) pour la semaine pour poursuivre ce test plus sereinement. J’ai aussi vu sur Internet qu’il existe des offres de location longue durée, donc plus intéressante financièrement (une dizaine d’euros par jour pour une courte durée vs une quarantaine d’euros par mois pour une longue durée). Sur mon trajet, peu d’aménagements urbains réalisés pour pouvoir circuler sur des pistes cyclables, mais globalement le chemin à vélo a été agréable. Déstressant même !

Bilan : J’ai doublé mon temps de trajet (plus d’1 heure à vélo électrique vs 30 minutes en moyenne en voiture), mais ça reste plus rapide qu’à vélo classique où mon itinéraire est estimé à 1 h 40. À la fin de la semaine, j’avais des courbatures partout. Et surtout, j’avais la conscience tranquille, ravie de faire du sport et de ne pas polluer. Alors oui, c’était plus long et plus dur mais ça en vaut la peine ! En revanche, pas sûre que ma motivation ne soit à l’épreuve des gouttes de pluie...

Chiffre-clé

Seuls 3 % (2) des Français utilisent le vélo quotidiennement.

L’objectif du gouvernement est d’atteindre 9 % d’ici 2024, notamment grâce à l’aménagement de pistes cyclables, des emplacements de stationnement réservés aux vélos en amont des passages piétons, la création d’une prime à l’achat d’un vélo électrique ou encore un forfait de 50 euros pour la remise en état d'un vélo.

Vous souhaitez vous déplacer autrement ?

La Fondation d’entreprise du Groupe Macif soutient plusieurs associations offrant des solutions de mobilités douces.

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L'Essentiel de l'article
  • Le covoiturage, c’est convivial mais il faut aimer discuter avec des inconnus.
  • Le scooter électrique, c’est rapide mais difficile à manier pour les débutants.
  • Le vélo électrique, c’est agréable par beau temps mais plutôt sportif.
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