Habitat durable : 5 conseils pour construire une maison autonome

Vous en rêvez depuis des années : construire une maison qui vous ressemble, en accord avec vos valeurs environnementales. Ce fantasme n’est finalement pas si compliqué à réaliser… Tous les critères et conseils qu’il vous faut pour construire un habitat durable et respectueux de la nature.

Temps de lecture : 8 min

à propos du contributeur

Alexandre Vasquez

Ingénieur thermicien

1 Recourez à des isolants naturels

L’isolation d’une maison, qu’elle soit autonome ou pas, est fondamentale. Lors de la construction, cette étape est cruciale. L’isolation vous permet d’éviter l’humidité, le froid, le chaud et les factures d’énergie qui peuvent grimper à grande vitesse !

Pour une maison plus respectueuse de l’environnement et bien isolée afin d’être autonome en énergie, votre maison peut être imaginée avec des matériaux isolants biosourcés.

On distingue parmi les isolants naturels :

  • les fibres végétales, animales et minérales : laine de roche, de verre, de bois, lin, chanvre, et mouton ;
  • les matériaux renouvelables : liège, papier recyclé ;
  • les isolants minéraux : perlite et verre cellulaire.

Ces isolants naturels permettent une isolation thermique et phonique optimale.
 
S’ils sont plus difficiles à trouver et plus coûteux que des isolants « classiques », ils restent particulièrement efficaces et performants, ce qui est LA condition pour rendre sa maison autonome.  

Alexandre Vasquez, ingénieur thermicien au sein du bureau d’études thermiques Synergisud, insiste sur l’avenir :

« Les pouvoirs publics ont pris en considération l’importance du niveau d’émissions de gaz à effet de serre d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie (production des matériaux, leur acheminement, leur mise en œuvre, leur vie en œuvre et leur traitement en fin de vie). À ce titre, pour toute construction neuve dès 2021, une évaluation environnementale de ces émissions sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment sera à faire réaliser par un bureau d’études compétent en la matière, en prenant en compte l’empreinte carbone de chacun de ses composants constructifs et équipements techniques envisagés. »

À savoir

La maison autonome est un habitat dit alternatif qui dépend d’une législation particulière que vous pouvez découvrir sur le site du ministère de la cohésion des territoires.

2 Installez de panneaux photovoltaïques

L’installation de photopiles ou de panneaux photovoltaïques est une étape fondamentale dans la construction d’une maison autonome. Installées à l’extérieur de votre habitat, les photopiles permettent de transformer l’énergie lumineuse en électricité, et rendent ainsi votre maison autonome en électricité.

Une photopile est composée de plusieurs petits panneaux photovoltaïques qui recueillent les radiations solaires et les stockent grâce à une batterie qui les convertit en volts.

Ce système permet donc de produire de l’énergie électrique à partir des radiations solaires. Elles deviennent du courant continu de basse tension, d’environ 12 à 24 volts, puis peuvent être transformées par un convertisseur en courant domestique de 220 ou 230 volts.

Ces panneaux photovoltaïques peuvent être complétés par une éolienne qui apporte une énergie complémentaire surtout l’hiver lorsque le soleil est moins présent.

On estime la durée de vie des photopiles à 20 ans environ, pour un prix allant de 2 000 à 3 000 euros par mètre carré posé. Un investissement raisonnable pour une liberté non négligeable.

3 Récupérez de l’eau de pluie

Utiliser l’eau de pluie fait partie de la croisade pour vivre dans une maison autonome. À la fois économique et écologique, la récupération de l’eau de pluie vous permet de ne pas dépendre totalement du réseau public et ainsi gagner en indépendance.

Mais que dit la loi à ce sujet ? L’arrêté du 21 août 2008, publié au Journal Officiel n° 0201 du 29 août 2008, légifère la récupération et l’utilisation de l’eau de pluie car « elles peuvent contenir des micro-organismes pathogènes ». (1)

Pour pouvoir récolter la pluie et vous en servir :

  • Vous avez l’obligation d’utiliser des filtres, même si vous ne l’utilisez que pour nettoyer vos extérieurs.
  • Vous pouvez d’abord disposer d’un filtre au niveau de la gouttière de votre maison. Sous forme de grille, vous évitez le maximum de débris extérieurs. À ce stade, l’eau peut être utilisée pour vos extérieurs.
  • Une filtration primaire peut ensuite être installée juste après la pompe, afin d’utiliser l’eau pour les toilettes ou le nettoyage des sols à l’intérieur de la maison. Il suffit de raccorder votre réserve d’eau à la tuyauterie de la maison.
  • Une filtration secondaire en rajoutant un filtre à charbon actif après le chauffe-eau sera nécessaire pour utiliser l’eau pour le lavage corporel par exemple. Pour la potabilisation de l’eau de pluie, il faudra rajouter une dernière étape avec un stérilisateur U.V. ou une cartouche en céramique, par exemple. Pour ces deux étapes, faites appel à un professionnel (un plombier par exemple).
     
  • Lire aussi : Économiser l’eau : 5 conseils pour préserver la planète et le budget

4 Installez des toilettes sèches

Utiliser de l’eau potable pour ses toilettes ? Une aberration pour les adeptes des toilettes « sèches », qui n’utilisent donc pas d’eau.

20%

de l’eau utilisée par un foyer est dédiée aux sanitaires.*

« De plus en plus de particuliers installent des toilettes sèches chez eux ! Une solution moins polluante du fait de la réduction du volume des eaux usées », confie Alexandre Vasquez.

Aussi économiques qu’écologiques, les toilettes sèches fonctionnent selon le principe du compostage. Installées à l’extérieur ou à l’intérieur de la maison, elles souffrent encore de nombreux préjugés. Pourtant, les toilettes sèches « nouvelle génération » gagnent en fiabilité et séduisent de nombreux écolos !

Concrètement, c’est un siège en dessous duquel un seau est installé. Le confort est tout à fait compatible avec ce système : tout dépend des matériaux que vous souhaitez utiliser. Le seau est rempli de sciure ou encore de copeaux de bois. Ce qui est recueilli est absorbé par ces matériaux qui annulent odeur et fermentation.

Veillez à vider le tout au moins toutes les semaines, soit à un endroit dédié dans votre jardin ou dans un compost que vous aurez fabriqué, à base de terre, qui vous servira également de poubelle de cuisine. C’est ce que l’on appelle le système de compostage des matières.

Bon à savoir

Ce n’est que depuis 2009 que les toilettes sèches sont autorisées en France. L’arrêté signale « qu’elles ne doivent générer aucune nuisance pour le voisinage, ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines ».

5 Utilisez un chauffe-eau solaire

Il s’agit de panneaux solaires qui permettent de chauffer votre eau ! Installés en extérieur, leur surface lisse reçoit les rayons du soleil qui réchauffent un fluide présent sous les panneaux. Le fluide chaud est stocké dans un ballon qui est relié aux sanitaires, robinets, lavabos et douches de votre habitat. Le tour est joué !

Avant toute installation, veillez à vérifier l’angle de votre panneau par rapport au soleil, quelle que soit son installation : dans votre jardin ou sur votre toit. Vous pouvez faire appel à un professionnel pour bénéficier d’une pose impeccable.

Pour aller encore plus loin dans la volonté d’autonomie énergétique, l’ingénieur thermicien Alexandre Vasquez ajoute même :

« Pourquoi ne pas aussi récupérer la chaleur de l’eau chaude de votre douche avant qu’elle ne parte aux égouts ? Depuis quelques années, des technologies permettent de capter la chaleur des eaux usées, et cette chaleur est transformée naturellement en énergie pour chauffer votre prochaine douche. »

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L'Essentiel de l'article
  • Isolez toutes les parois froides de votre maison (murs, plafonds, planchers…) avec des matériaux naturels.
  • Récoltez l’eau de pluie pour la filtrer et vous en servir.
  • Équipez-vous de toilettes sèches.
  • Utilisez les rayons du soleil pour vous chauffer ou pour créer de l’électricité.

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