Habitat léger : pourquoi l'ont-ils choisi ?

Yourte, tipi, mobil-home, tiny house… De plus en plus de familles rompent avec le modèle de la maison individuelle. Plus économique, plus écologique, plus sobre : les raisons d’aller vers ce type d’habitat sont multiples et certaines, inattendues.

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Rédaction SoPress

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Sarah, nordiste de 33 ans, mère de trois enfants, tenait à transmettre les valeurs du vivre-ensemble à ses enfants, avec cet adage en tête : « Il faut tout un village pour élever un enfant. » Elle a été séduite par le concept des coopératives d’habitats légers qui combinent lien social et habitat léger. Un quartier résidentiel composé de yourtes, tipi ou mobil-home, souvent enserrés d’espaces communs, d’un grand potager commun et d’un verger. Depuis l’installation dans un de ces hameaux d’un nouveau style, elle vit sa parentalité autrement. Les allers-retours à l’école : ce n’est plus systématiquement elle qui s’en charge, mais un voisin disponible inscrit sur un planning au préalable. Dans ce hameau, certains achats sont mutualisés, comme les robots pâtissiers ou les livres pour enfants. « Je leur montre concrètement que réduire ses possessions allège l’esprit, que nos objets peuvent être partagés, qu’on peut être heureux sans posséder une grande maison individuelle. » Souvent à l’extérieur, ses enfants apprennent à lire les particularités des saisons. « Je veux qu’ils sentent l’humidité de l’automne, les fleurs au printemps, la sécheresse de l’air en été. »

Habiter autrement

Pour Philippine et Alexis, couple de trentenaires normands, le déclic est venu en plein mois d’août, au retour d’un tour du monde de quatorze mois. C’est à ce moment qu’ils réalisent que leurs besoins essentiels tiennent dans leur sac à dos de douze litres. De retour en France après avoir arpenté les six continents, l’idée de s’installer à nouveau dans leur appartement à Granville leur semble à l’opposé de l’aventure minimaliste qu’ils viennent de vivre. « Continuer à sillonner les routes d’Europe nous tentait bien. Mais je suis assistante sociale et mon conjoint chargé d’études. Ce ne sont clairement pas des jobs de digital nomades ! », plaisante Philippine. Pas question cependant d’abandonner le projet d’habiter différemment. En quelques mois, ils dénichent un terrain constructible dans la campagne de Granville, au cœur de leur Normandie natale et le tour est joué : ils construisent la « tiny house », ou plutôt la micromaison comme on dit en français, de leurs rêves : « Moins de 20m2 au sol avec deux mezzanines, le strict nécessaire », résume Alexis, tout sourire.

L'habitat est la principale cause de consommation d'espace.*

Se débarrasser du futile

Depuis leur emménagement dans ce logement d’une plus petite surface, les économies réalisées les confortent dans leur choix. Désormais, il leur suffit d’allumer un lampadaire halogène pour éclairer l’ensemble de leur intérieur. Résultat, les charges d’électricité ont été divisées par trois et leur épargne est uniquement consacrée aux imprévus, « et aux voyages ! », tient à préciser Philippine. Avant de s’installer dans leur nouveau chez eux, ils ont dû se débarrasser de la moitié de leurs possessions, un bon moyen de s’alléger l’esprit selon eux. « Plus la maison est grande, plus on entasse. Ce qu’on garde ici, c’est l’essentiel », assure Philippine, qui se souvient encore de la phase de tri fastidieuse. C’était pour la bonne cause assure-t-elle : adieu le stockage compulsif !

L’habitat léger est aussi une manière de se délester d’une charge mentale importante. « On ne se sent plus esclaves de l’entretien de la maison. On travaille toute la semaine, donc le ménage ne doit pas nous occuper plus d’une heure le week-end », expliquent-ils. Le couple note également un changement significatif dans leur relation. La proximité imposée par une petite surface renforce leur communication. « Dans une maison où chacun peut avoir sa pièce, on se réfugie vite dans notre petit confort individuel, parfois au détriment du couple », reconnaît Philippine.

Convictions écologiques

Principalement construit en matériaux naturels ou très peu polluants, l’habitat léger répond également à la volonté des familles d’être en accord avec ses convictions écologiques. En dehors de la sobriété, la valeur cardinale de l’habitat léger est la réduction de son empreinte environnementale. « Hors de question de bétonner, le terrassement de notre logement est en pierres », assure Alexis. Bémol de ce type de logement : l’isolation. Elle doit être une priorité lors de l’installation pour éviter toute gêne occasionnée par l’humidité, mais la capacité d’accueil en est significativement réduite. « Mais ce n’est pas moins convivial pour autant », rassure Sarah.

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