1 C'est quoi le FALC ?
Le FALC comprend un ensemble de règles d’écriture pour rendre les informations écrites compréhensibles notamment par les personnes qui ont un handicap intellectuel.
« Le FALC, ou Facile à lire et à comprendre, est une méthode de transcription d’un langage classique en langage compréhensible par tous, explique Barbara Lehmbecker, directrice d’un ESAT dans le Bas-Rhin. Ce langage est basé sur des principes visant à simplifier le vocabulaire utilisé, à rédiger des phrases courtes et simples, et surtout à illustrer chaque propos par des images, des pictogrammes. »
Ainsi, avec une mise en page lisible, un vocabulaire concret et des phrases courtes et simples, cette technique d’écriture facilite la lecture et la compréhension à ceux qui ont le plus de difficultés à appréhender des supports d’information et de communication.
Exemple d’un texte avant/après méthode FALC (1) :
Avant :
Après :
2 Le FALC, une démarche innovante en matière d'inclusion
Grâce à des informations devenues claires et faciles à comprendre, la méthode permet ainsi à ces personnes de prendre leurs propres décisions, de réaliser leurs démarches seules ou de participer à des évènements. À l’ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) du Bas-Rhin, depuis l’utilisation du FALC dans les documents internes, on note ainsi une hausse du nombre de retours des coupons-réponses pour la participation à des événements, par exemple. Une belle preuve de l’efficacité du dispositif !
Autre exemple avec les bibliothèques. Initié en Bretagne depuis 2013, le dispositif "Facile à lire » vise à amener à la lecture des populations qui en sont éloignées. Désormais, il est élargi au plan national sous l'égide du ministère de la Culture par l'Association des bibliothécaires de France (ABF), l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (Anlci) et la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (FILL). Côté culture, des musées, à l’image de celui du Louvre Lens, proposent des livrets où tous les renseignements pour préparer sa visite sont rédigés en FALC. Le FALC favorise ainsi l’inclusion et l’autonomie.
« Rendre l’information écrite plus simple et plus claire est d’ailleurs une des obligations de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », rappelle Barbara Lehmbecker, directrice d’un Établissement et service d’aide par le travail.
Il convient néanmoins de rappeler qu’une population beaucoup plus large est concernée : les personnes dyslexiques, malvoyantes, âgées ou encore celles ne parlant pas ou peu la langue du pays.
3 Le FALC est coécrit avec les personnes handicapées
Les documents rédigés en FALC sont écrits et validés au sein d’ateliers spécifiques encadrés par des moniteurs, avec la participation de personnes handicapées intellectuelles. C’est le cas d’Antonio Lazzari, qui travaille depuis 2019 à la rédaction de documents en FALC.
« Ça me plaît. J’ai appris beaucoup de choses en un an. J’ai travaillé en FALC sur des documents variés, par exemple sur la réforme 100 % santé. C’était intéressant pour comprendre mes droits de remboursement et les expliquer aux collègues. Quand c’est en FALC, c’est plus facile à intégrer » indique-t-il. Sinon quand je reçois des documents chez moi, parfois je ne les comprends pas. À la mairie, par exemple, j’avais du mal à remplir les documents pour faire le dossier de ma carte d’identité. » poursuit-il.
Avant de participer à l’atelier de rédaction de l’ESAT du Bas-Rhin, Antonio a suivi une formation pour utiliser le FALC.
« Au début, c’était difficile, mais après quelques semaines, j’ai réussi à changer les phrases, à trouver les bons mots pour que les autres comprennent. Par exemple, nous devions expliquer le mot fusion dans un texte. On a expliqué que la fusion, c’est se rassembler, s’associer. »
« Parfois, il y a des mots qui ne peuvent pas changer dans un texte, alors on les laisse, mais on les explique. Le FALC, ce n’est pas que simplifier les mots, c’est aussi les illustrer par des exemples. Cela permet aussi d’enrichir son vocabulaire. »
Barbara Lehmbecker, directrice d’un Établissement et service d’aide par le travail.