Mon ado n’a pas de vie sociale, c’est grave ? Comment l’aider ?

L’isolement social peut être très mal vécu par votre adolescent. En tant que parent, vous pouvez l’aider à comprendre la raison de sa solitude et l’aider à retrouver une vie sociale épanouissante. Comment ? Le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre, vous conseille. 

Temps de lecture : 4 min

à propos du contributeur

Stéphane Clerget

Psychiatre, co-auteur avec Estelle Denis de Ados : le décodeur, éditions Leduc. 

Paris

Mon ado ne voit pas beaucoup de copains/copines, est-ce que c’est grave ?

Stéphane Clerget. Ça peut être préoccupant, surtout s’il en souffre. Mais s’il a un ou deux copains de longue date avec lesquels il est très bien et qu’il a l’air heureux, alors tout va bien. Il y a des adolescents qui n’aiment pas le collectif et privilégient un ou deux « meilleurs amis ». Ils ont une vie sociale. Mais si l’adolescent ne voit personne, il y a de quoi se préoccuper.

La vie sociale « en ligne » peut-elle remplacer la vie sociale « IRL » (in real life – dans la vraie vie) ?

S. C. Non ! Beaucoup d’ados considèrent qu’ils n’ont pas besoin d’amis car ils ont des relations en ligne. C’est mieux que rien, mais ça n’apporte pas la même chose. En ligne, les échanges sont assez limités, il n’y a pas d’aide ou d’interaction concrètes. De ma propre expérience, ce sont par exemple des amitiés qui tournent autour du jeu vidéo collectif mais qui ne vont pas tellement au-delà.

Bon à savoir

Les Points accueil écoute jeunes (PAEJ) reçoivent les ados et leurs proches. Ce sont des lieux d’écoute gratuits et anonymes où vous pourrez vous confier sur les difficultés rencontrées. 

Mon ado est timide, introverti, est-ce que je dois le forcer à voir du monde ?

S. C. On ne doit pas le forcer. Il y a des ados timides mais qui ont quand même des relations sociales. Ils sont dans des groupes où ils parlent peu, mais ont un ou deux amis. Ils sont bien intégrés socialement. Si ce n’est pas le cas, on doit l’aider à s’intégrer. 

À partir de quand dois-je m’alerter de sa solitude ?

S. C. À partir du moment où on l’observe et qu’elle perdure, il faut intervenir et trouver des solutions. 

Qu’est-ce que je peux faire ou ne pas faire pour l’aider ?

S. C. : Il faut déjà repérer cet isolement, voir ce qui bloque et, ensuite, apporter des réponses. Il a peut-être des soucis à communiquer avec les autres, à montrer de l’empathie, à entrer en discussion avec eux. Dans ce cas, on parle avec lui pour savoir où il se met à la récré, s’il va parler aux autres, quelles sont les différences entre eux, etc. On lui enseigne les codes sociaux : être à l’écoute de l’autre, répondre de manière adaptée… Si cet isolement est causé par du harcèlement ou une dépression, il faut traiter le problème en consultant un médecin. S’il est d’accord, on peut aussi l’aider à construire sa vie sociale en le déconnectant des réseaux sociaux et en l’inscrivant au maximum dans des activités socialisantes en dehors de l’école. Il pourra y rencontrer des gens qui lui ressemblent davantage et faire des activités qui lui correspondent. 

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L'Essentiel de l'article
  • Dépression, harcèlement, manque de connaissances des codes sociaux : essayez d’identifier la cause de l’isolement.
  • Proposez des solutions.
  • Inscrivez-le à des activités extrascolaires en lien avec ses centres d’intérêt.

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