Job étudiant : quel travail, pour qui, quelles conséquences ?

Près d’un étudiant sur deux pratique une activité rémunérée au moins une fois au cours de son année universitaire, de façon ponctuelle ou récurrente. Un salariat étudiant qui varie beaucoup en fonction des âges et des profils, mais qui n’est pas sans conséquences sur la poursuite des études…

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Job étudiant - infographie

 

1 Étudiant, qui es-tu ?

Tous les trois ans, l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) publie une enquête complète sur les conditions de vie des étudiants en France. Publié en 2017 pour l’année 2016, le dernier baromètre établit ainsi une photo chiffrée précise du profil des étudiants, de leurs sources de revenus, vie académique, santé, logement…

En 2016, la France comptait 2 551 000 étudiants (53,5 % de femmes/46,5 % d’hommes), dont 13 % d’étudiants étrangers (1). Ils ont en moyenne 22 ans (1), et sont un peu plus de 3 sur 10 (21,9 %) à résider chez leurs parents (2).

2 Le salariat étudiant : un job, mais pas que…

Malgré les bourses étudiantes, les aides de la collectivité et le soutien familial, de nombreux étudiants travaillent pendant leurs études. En 2015, 45 % des étudiants ont ainsi exercé une activité salariée au cours de l’année (3). Une source de revenus indispensable pour plus de la moitié d’entre eux, qui ne pourraient pas poursuivre leurs études autrement (3).

Pour 56 % des étudiants salariés, le poste occupé a un lien direct avec les études : 29 % sont en apprentissage, 9 % en stage, 11 % sont « salariés étudiants » et 6 % ont une autre activité en lien avec le contenu de leurs études (4).

3 Caissière en licence de lettres

Un peu moins d’un étudiant sur quatre est donc contraint d’occuper un emploi qui n’a rien à voir avec son cursus. Il s’agit en majorité de CDD, d’intérim ou d’emplois saisonniers. Et pour beaucoup, c’est bien plus qu’un job d’été : 27 % des emplois étudiants sont réguliers et sans lien avec les études suivies (4).

Les métiers les plus exercés dans ce cadre sont ceux de caissier-ère, vendeur-se, serveur-se, enseignant-e en cours particuliers, surveillant-e et employé-e administratif-ve. 52 % de ces étudiants sont en CDI et 45 % en CDD (4), et ils sont majoritairement issus des filières Lettres, Art, Langues étrangères, Éducation ou enseignements généraux (4).

4 Job étudiant ou vrai boulot ?

Le salariat étudiant peut ainsi peser lourd dans l’emploi du temps des jeunes. Et ce, même lorsqu’il est exercé à temps partiel :

  • 36,2 % exercent un job (3), c’est-à-dire :

o    une activité rémunérée non liée aux études ;
o    qui représente moins d’un mi-temps ;
o    sur une durée moyenne de 7,7 heures par semaine.

  • Mais 5,9 % ont une activité considérée comme « concurrente » des études (3) :

o    non liée aux études ;
o    exercée au moins à mi-temps et moins de six mois par an.

  • Et 13,3 % ont une activité considérée comme « très concurrente » des études (3) :

o    non liée aux études ;
o    exercée au moins à mi-temps et plus de six mois par an.

5 Travailler plus, étudier moins ?

En toute logique, près de 18 % des étudiants estiment que leur activité salariée a un impact négatif sur leurs études, et un sur trois admet qu’elle est une source de stress (3). Certaines études montrent que le taux d’échec augmente très nettement au-delà de 16 à 20 heures de travail par semaine, en particulier si l’emploi n’a pas de lien avec les études suivies.

Les étudiants concernés auraient ainsi une probabilité moyenne de réussite de 7,4 points inférieure aux étudiants sans emploi (5). Une autre étude pointe que les chances de succès aux examens chutent de 29 % lorsque l’étudiant exerce un mi-temps (ou plus) pendant plus de six mois dans l’année (6). Un impact loin d’être anodin, qui doit inviter les étudiants à bien évaluer leurs priorités.

Vous êtes concerné(e) ? N’hésitez pas à solliciter les services du CROUS qui pourront vous conseiller et vous orienter.

Les formes de contrats de travail possibles pour les étudiants

  • Le contrat d’alternance
  • Le stage
  • L’intérim
  • Le contrat de vendanges
  • Le CDD
  • Le CDI
  • Le travail indépendant (auto-entreprenariat, etc.)

À savoir

La durée minimale de travail de 24 heures par semaine du contrat à temps partiel classique n’est pas applicable pour les salariés de moins de 26 ans poursuivant des études. Un étudiant de moins de 26 ans peut donc tout à fait se voir proposer un contrat de 2, 4, 8, 10 heures… en fonction de ses disponibilités. ()

L'Essentiel de l'article
  • 44 % des étudiants en France ont exercé une activité salariée au cours de l’année 2016.
  • Près de 18 % estiment que leur activité a un impact négatif sur leurs études.
  • Au-delà de 16 heures par semaine, le travail salarié sans rapport avec les études réduit les chances de réussite aux examens.
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