Dépression post-partum : comment se faire aider et pourquoi ?


La dépression post-partum survient après l’accouchement. Aussi appelée dépression postnatale, elle peut se manifester à tout moment pendant l’année suivant la naissance du bébé, et une Française sur six en souffrirait, selon une étude menée par Santé Publique France en 2021. Voici quelques pistes pour anticiper les prémices de cette maladie et trouver la meilleure prise en charge possible.


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Rédaction So Press

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« J’avais accouché quelques semaines auparavant, mais entre la découverte de la maternité, le tourbillon des visites et le manque de sommeil, je n’avais pas eu le temps de me poser. Quand je me suis retrouvée seule et un peu plus au calme, j’ai réalisé que ce que je pensais être un simple baby blues passager dû à une chute d’hormones était plus profond : la tristesse me collait littéralement à la peau et je n’arrivais pas à en sortir. » Rosie, 33 ans, a accouché de son premier bébé, une petite fille. Après avoir essayé de faire face seule à ce qu’elle n’arrivait pas encore à nommer, elle s’est décidée à parler à une doula qu’une amie lui avait conseillée. Après plusieurs semaines de suivi avec Christelle Saguon, elle commence à s’en sortir et arrive enfin à mettre des mots sur ce qui lui est arrivé.

Savoir repérer et anticiper les symptômes

Manque d’énergie, difficultés à s’occuper de son bébé, perte de plaisir, profonde tristesse sans raison apparente, pensées négatives et difficultés à dormir sont autant de signes avant-coureurs du post-partum. Si cette dépression peut s’expliquer en partie par des causes physiologiques, elle peut aussi être déclenchée par les énormes changements de vie provoqués par l’arrivée du bébé. Il faut absolument la traiter sous peine de voir les symptômes s’aggraver, puisque le suicide serait la deuxième cause de mortalité post-partum : tous les mois, une femme se suicide au cours de la première année de vie de son bébé. D’où la nécessité que l’entourage soit vigilant et attentif : il ne faut jamais minimiser la souffrance d’une jeune mère.
Une fois le diagnostic posé, il faut ensuite trouver un espace de parole bienveillant pour pouvoir verbaliser et apaiser les angoisses. La prise en charge est nécessaire, car si les symptômes peuvent s’apaiser, ils ne disparaissent pas.

Vers qui se tourner et quand ?

Généralement, il faut une petite année pour que tout aille bien. « Les femmes qui souffrent de dépression post-partum peuvent se tourner vers plusieurs professionnels de santé, comme les doulas, les sages-femmes, leur médecin traitant, le centre de PMI le plus proche ou encore un ou une psychologue. Mais on peut aussi avoir envie d’en parler avec d’autres jeunes parents, par exemple dans un lieux d’accueil parent-enfant», témoigne Christelle Saguon, doula qui a suivi Rosie et qui accompagne des femmes du projet de naissance au post-partum. « Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que beaucoup de choses se jouent bien avant l’accouchement. S’informer en amont pour mieux se préparer à la parentalité aide à vivre ce moment de bouleversements profonds et intimes qu’est l’arrivée d’un enfant, et cela suffit parfois pour éviter une dépression post-partum », continue-t-elle. Accepter que l’accouchement ne se passe pas toujours comme prévu dans le projet de naissance, que les suites de couche nécessitent un temps d’adaptation, que le lien avec le bébé ne se fait pas forcément immédiatement, qu’il faut réorganiser sa vie entièrement, sont autant de choses auxquelles il faut réfléchir.

Des dispositifs d’accompagnement divers

Plusieurs dispositifs d’accompagnement existent : les femmes désireuses d’en parler peuvent faire le point sur ce qu’elles ressentent pendant les deux entretiens prévus par l’Assurance Maladie (entretien prénatal précoce du quatrième mois et entretien post-natal précoce entre la quatrième et la huitième semaine après l’accouchement). 
Il est fortement recommandé de participer aux séances de préparation à la naissance et à la parentalité, même si on a déjà eu un enfant. La communication au sein du couple aussi est primordiale, notamment sur la nouvelle organisation du quotidien. Se dire ce qu’on peut accepter et ce qu’on ne peut pas, quand sa propre limite est atteinte, ne pas hésiter à demander de l’aide sont des clés pour éviter l’installation de la dépression. Enfin, s’informer sur les besoins d’un nouveau-né, son sommeil et ses pleurs, afin de mieux savoir comment y répondre. « Je n’arrivais pas à accepter que ma fille pleure et que je ne puisse pas immédiatement trouver ce qui la dérangeait. J’ai appris grâce à ma doula que les pleurs étaient aussi le seul moyen de communication des nouveau-nés, et que tout ne pouvait pas entièrement dépendre de moi, que mon conjoint aussi pouvait prendre le relais et s’en occuper, parfois même aussi bien ! », ajoute Rosie.
L’arrivée d’un bébé, ce sont des moments magiques, mais pas uniquement, et pour mieux les vivre, y penser avant et en parler à son conjoint sont importants. « Il faut savoir que la dépression post-partum a un impact sur la qualité de vie de la personne qui en souffre, et souvent aussi sur sa relation de couple. Il ne faut pas laisser traîner, d’autant plus que soignés, les symptômes peuvent s’éloigner très vite : en quelques jours à quelques semaines ! », conclut Christelle.

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