Contraception masculine, quelles sont les possibilités ?

On l’attendait, elle est (bientôt) là. Après des années de recherche, des chercheurs américains auraient mis au point une pilule masculine efficace à 99 %, dont la commercialisation est envisagée d’ici cinq ans. En attendant, des alternatives existent. On fait le point.

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Rédaction SoPress

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Visiblement, ce n’est pas une question de volonté. De nombreuses études montrent qu’au sein du couple, les hommes sont intéressés par un partage de la responsabilité de la contraception. Seul problème : la science avance lentement. Pour preuve, la recherche d’une pilule contraceptive pour les hommes remonte aussi loin que l’autorisation en 1960, de son équivalent pour les femmes. S’il existe des alternatives, peu d’hommes sont au fait.

Et pour cause : en 2023, en France, les seules méthodes de contraception masculine reconnues par la Haute Autorité de Santé (HAS) sont le préservatif, la vasectomie et le retrait. Si la vasectomie est la solution la plus efficace, c’est aussi la plus radicale. Elle consiste à couper les canaux déférents qui portent les spermatozoïdes depuis les testicules jusqu’à la prostate. Une fois ces canaux bloqués, le sperme est alors dénué de spermatozoïdes et donc sans capacité de féconder. Le retrait, quant à lui, a plutôt mauvaise presse lorsqu’il s’agit de parler d’efficacité et relèverait plus du hasard, avec 22 % d’échecs. « L’éventualité d’une grossesse non prévue doit être acceptable, résume subtilement la HAS. Sinon préférer une autre méthode. » Le message est clair.

Et les méthodes thermiques ?

D’autres méthodes moins connues font néanmoins parler d’elles : les contraceptions thermiques. On compte trois dispositifs : le slip chauffant, l’anneau en silicone et le boxer chauffant. Tous ont pour objectif de rentrer les testicules dans les canaux inguinaux, laissant le scrotum vide. S’ils ne sont pas homologués, ils reçoivent de nombreux adeptes un peu partout en France, qui décident de prendre les choses en main, en fabriquant eux-mêmes leur dispositif thermique. « Pour le slip, il doit se porter au minimum quinze heures par jour », détaille Maxime, 29 ans. Même effet pour l’anneau lorsqu’il est porté plus de quinze heures par jour. Pour ce qui est du boxer chauffant, aucun processus scientifique n’a permis de le valider. Prudence, donc.

Un acte militant

À Rennes, Maxime (le prénom a été changé à sa demande) a cofondé en octobre dernier un collectif baptisé Rennes Antisexiste qui, plusieurs fois par mois, organise des ateliers couture et partage d’informations. Sur les présentoirs, slips, anneaux et jockstraps se mélangent aux brochures. « On accueille divers profils, ajoute-t-il. Des personnes qui ne sont au courant de rien mais qui sont curieuses de voir quelle serait la meilleure méthode. Il y a aussi des hommes “contraceptés” depuis six mois, un an voire un an et demi, qui viennent partager leur expérience. Certains sont même accompagnés de leur partenaire. Et pour ce qui est de l’âge, vous avez des jeunes de 20 ans mais aussi des pères de famille. »

Pour l’instant, le collectif compte six participants présents à chaque permanence. « C’est loin d’être la cohue, mais espérons que les gens viendront de plus en plus nombreux. » Aujourd’hui, choisir son contraceptif, le fabriquer soi-même relève du militantisme, afin que la contraception masculine soit mieux étudiée et prise en charge par les pouvoirs publics. Car, rappelons-le, le slip chauffant n’est pas reconnu par la sécurité sociale et requiert des prescriptions régulières de spermogrammes.

Il faut que les hommes se saisissent de ce sujet.

Rennes Antisexiste

Une demande de plus en plus forte

Slip, anneau, vasectomie ou injections d’hormones, les nouvelles méthodes sont de plus en plus demandées, notamment chez les 25-35 ans et les plus de 40 ans. Ce que confirme Maxime, de Rennes Antisexiste : « On reçoit des personnes qui ont bien creusé le sujet et qui cherchent à être accompagnées, qui souhaitent avoir un suivi médical. » Si l’objectif de ces permanences rennaises est autant d’informer que de socialiser, Maxime a à cœur d’apporter aux contraceptions masculines un cadre politique féministe. « Il faut que les hommes se saisissent de ce sujet et qu’ils en discutent au sein de leur couple, estime-t-il. Peut-être que votre partenaire aura envie de garder sa méthode de contraception, peut-être que non. Le tout, c’est que ça puisse être un sujet de discussion. »

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L'Essentiel de l'article
  • La charge liée à la contraception pèse majoritairement sur les femmes
  • Trois contraceptions dites "masculines" sont reconnues en France : le préservatif, le retrait et la vasectomie
  • D'autres méthodes existent dont les sous-vêtements chauffants et l'anneau en silicone

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