Profession : Solidaire – Les conseils de l’entrepreneur social Jean Karinthi

Il a fait de son village d’enfance, dans l’Oise, un espace d’innovations. Depuis plus de trois ans, Jean Karinthi s’occupe avec ses associés d’un tiers-lieu baptisé l’Hermitage. Comment se lancer dans l’entrepreneuriat social ? Réponses concrètes d’un professionnel de la solidarité.

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Sur les hauteurs d’Autrêches, un petit village de l’Oise, Jean Karinthi et une poignée d’amis ont repris le domaine de l’Hermitage. Tour à tour maison médicale, domaine agricole ou siège d’une ONG de développement, ce lieu situé à près d’une heure de Paris a eu mille vies. Depuis plus de trois ans, Karinthi et les siens l’ont transformé en tiers-lieu rural tourné vers les enjeux sociétaux de demain. Cet espace accueille aujourd’hui aussi bien une micro-ferme agroécologique qu’une serre aquaponique, des ateliers de formation numérique pour jeunes décrocheurs ou une brasserie artisanale.

Pour Jean Karinthi, 46 ans, l’Hermitage est la dernière étape en date d’un parcours professionnel foisonnant l’ayant mené des pays d’Afrique jusqu’au milieu associatif parisien, de SOS Méditerranée jusqu’au nord de la France. Depuis l’un des nombreux bâtiments de ce vaste tiers-lieu, il livre quelques précieux conseils pratiques pour se lancer, comme lui, dans l’entrepreneuriat social et solidaire.

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Les quatre conseils de Jean Karinthi

Conseil n°1 : Savoir pourquoi on le fait

 

J.K. : L'entrepreneuriat n'est pas un long fleuve tranquille, c'est une pression énorme. Il ne faut pas se lancer par défaut, parce que ça n'a pas marché ailleurs, mais parce qu'on se sent en mesure d'avoir une autonomie. Il est aussi important d'avoir une forte confiance dans l'idée que ce qu'on fait est essentiel. Il faut se bagarrer énormément quand on n'a pas de capital au départ, surtout dans le domaine de l'ESS où les modèles économiques sont loin d'être évidents. »

Conseil n°2 : Préparer ses proches à soutenir

 

J.K. : La solidarité commence par le premier cercle, c'est encore plus vrai qu’ailleurs dans l’entrepreneuriat. Si l’entourage n'a pas bien compris dans quoi l’on s’embarque et ce que cela va collectivement coûter, cela peut être très dur. Ceux qui vont vous aider à tenir, ce sont vos proches, vos enfants, votre conjoint.e.

 

« Le conseil que je donnerais est d'interroger la vocation initiale. Pour moi, cela a été un moment essentiel de basculer dans l’entrepreneuriat social et solidaire »

Jean Karinthi

Conseil n°3 : Ne jamais renoncer

 

J.K. : Il faut avoir le sens du sprint - pour trouver l’énergie de passer des nuits blanches sur des offres, par exemple - mais l’entrepreneuriat ressemble plutôt à un marathon. Il faut être un peu inconscient ou bien avoir un mental fort. Moi, je suis plutôt dans la première catégorie, c’est pourquoi je suis entouré de gens conscients, avec qui je partage les mêmes valeurs. A ce titre, je conseille de voir Les Heures Sombres sur Winston Churchill, un personnage inspirant du point de vue historique comme entrepreneurial. Son principal discours : il faut tenir ! 

Conseil n°4 : Raisonner comme un sportif de haut niveau

 

J.K. : Le mental se maintient grâce à une sensibilité forte à l'hygiène de vie. Il faut s’écouter. Se mettre à huis-clos, lire ou regarder un programme télé sera pour certains la solution afin de reposer l'esprit. Avec mon épouse, j’ai construit un paradigme de retrait sur au moins une demi-journée de la semaine, où j'ai besoin de vide et de silence. Cela me permet de recharger les batteries pour être plus opérationnel et avoir de l’imagination au moment de trouver des solutions. 

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