Première rentrée en maternelle : pas de panique, tout va bien se passer

Les voilà devant la grille, avec leurs petits sacs à dos, partis pour de longues années de scolarité. C’est un grand jour pour eux, mais aussi pour les parents. Et l’angoisse se mêle parfois à l’excitation. Des parents et une enseignante donnent des astuces pour éviter le stress.

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Rédaction SoPress

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Cela fait des mois que l’évènement est dans toutes les discussions, avec les copains de la crèche, chez la nounou et en famille. Et le grand jour est enfin arrivé. Pour beaucoup, c’est une grande source d’émotions, voire d’angoisse. D’ailleurs, qui, des parents ou des enfants, sont les plus anxieux à la rentrée ? Pour Juliette Le Moing, professeure des écoles dans une maternelle bordelaise, cela ne fait aucun doute : « Les enfants qui arrivent stressés sont accompagnés par des adultes qui le sont eux-mêmes. »

Leurs inquiétudes sont, en général, dues aux inconnues qui entourent cette nouvelle vie. « Dans certaines écoles, il y a jusqu’à trente enfants par classe, et des parents craignent qu’on ne s’occupe pas suffisamment des leurs », ajoute l’enseignante. D’autres sont déboussolés par la variété des équipes responsables de leur progéniture qui, en plus de l’enseignant, sera encadrée par des ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles), des animateurs, le personnel de la cantine et de la garderie.

S’informer et se donner du temps

Pour ne pas angoisser tout l’été, Farid, le papa d’une petite Nour, qui n’a pas d’autres enfants, ni de nièces ou de neveux, s’est renseigné auprès de son entourage. « J’ai interrogé mes voisins et des collègues qui ont des enfants scolarisés pour comprendre un peu comment ça marche », confie-t-il. Oriane, maman de Liam, qui soufflera sa troisième bougie en décembre, a, quant à elle, posé beaucoup de questions à la directrice de l’école le jour de l’inscription.

Au-delà des appréhensions liées à la nouveauté, Juliette Le Moing pointe la difficulté, pour certaines familles, de faire confiance aux équipes pédagogiques. « Mais il s’agit de professionnels de la petite enfance qui savent trouver les mots pour les rassurer », rappelle-t-elle. Elle suggère de se donner un peu de temps et d’accepter que la séparation puisse être un peu compliquée les premiers matins. C’est d’ailleurs pour cela qu’Oriane a négocié avec son employeur de décaler ses horaires la semaine de la rentrée. « J’arriverai une heure plus tard au boulot et je serai moins pressée et stressée en déposant Liam le matin », se réjouit-elle.

Bien s’organiser pour faire face à la charge mentale

Dossiers à remplir, nouveaux horaires, calendriers des sorties, préparation du sac à goûter, inscriptions tous les jours à la cantine et à la garderie : pour certains parents, la gestion du planning et des tâches administratives est une source d’angoisse supplémentaire. « Respecter des horaires précis d’entrée et de sortie peut être compliqué, assure Juliette Le Moing. Or, quand les portes ouvrent à 8 h 20, nous organisons un temps d’accueil pour que l’enfant entre progressivement dans sa matinée de classe. »

Les équipes mettent en place des stratégies et des outils pour sécuriser les jeunes élèves en les aidant à se repérer dans la journée. « Par exemple, poursuit l’enseignante, nous prenons des photos avec des éléments significatifs pour qu’ils identifient les différents moments de la journée comme les ateliers, la motricité, les récréations, la lecture d’histoires, l’heure du déjeuner, la sieste, la fin de journée et l’heure des parents ou de la garderie. Ensuite, nous déplaçons une flèche ou un petit personnage sur les photos pour qu’ils commencent à construire des repères dans le temps. Ça les rassure d’avoir une maîtrise de ce qu’ils sont en train de vivre et de savoir qu’ils vont retrouver leurs parents. Car parfois l’angoisse vient de là. »

Les parents doivent aider leurs petits bouts à se projeter dans le temps en leur rappelant, le matin, s’ils iront, ou non, à la cantine et à la garderie, par exemple. Oriane a accroché une liste sur le frigo. Tous les jours, avant de partir, elle passe les différents points en revue avec Liam : « Goûter et gourde ? OK. Cantine ? Non, pas aujourd’hui ».

« Tous les enfants, qu’ils soient propres ou pas, sont acceptés à l’école »

Propreté, tétine, doudou, épinards : tous les enfants finissent par y arriver

L’acquisition de la propreté donne aussi des sueurs froides à certains parents qui se demandent si leur enfant sera scolarisé alors qu’il y a encore des petits accidents. « Tous les enfants, qu’ils soient propres ou pas, sont acceptés à l’école », affirme Mme Le Moing. Mais elle insiste sur l’importance de travailler sur le passage des couches aux culottes en amont de la rentrée. Avec Nour, Farid a procédé par étapes : « On a enlevé les couches dans la journée dès le mois de mars, mais elle en remettait une pour la sieste. Depuis le mois de juin, elle n’en porte que la nuit », se félicite le papa. La maîtresse rappelle aussi que les journées en petites sections sont rythmées par des passages aux toilettes, et que les petits y ont accès sans restriction.

Par ailleurs, Oriane redoutait que Liam, encore accro à son lapin, en soit brutalement privé dès la rentrée. Ça ne sera pas le cas, les objets transitionnels étant admis. « En général, les doudous et les tétines sont autorisés en petite section, rassure la professeure des écoles. Nous demandons simplement de les poser pour la motricité ou dans la salle d’hygiène. » Enfin, si la cantine n’a pas toujours bonne réputation, Oriane n’a aucune crainte : « Les menus se sont beaucoup améliorés par rapport à mon époque. Et il paraît qu’on ne force plus les enfants. D’ailleurs, ceux de mes amis répètent en boucle qu’ils y mangent mieux qu’à la maison. »

Vivement la rentrée !

Pour aller plus loin

dans le podcast L’école maternelle, une journée dans la peau des enfants, une enseignante en école maternelle nous éclaire sur le déroulement de la journée scolaire que les petits ne sont pas encore en mesure de raconter.

L'Essentiel de l'article
  • Des parents sereins = des enfants sereins !
  • Les doudous et les tétines sont autorisées en petite section
  • Tous les enfants, qu’ils soient propres ou pas, sont acceptés à l’école
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