Les choses à ne pas faire ni dire à son ado

Parents et ados ne se comprennent pas toujours et de nombreux sujets peuvent mener inévitablement vers le conflit. Mais existe-t-il une recette miracle ? Qu’attendent les adolescents de leurs parents ? Comment ces derniers tentent des approches de dialogues ?

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« Besoin de conseils pour gérer vos ados ? De partager des expériences entre parents ? Vous êtes au bon endroit », clame le message de bienvenue du groupe Facebook Parents d’ados, qui regroupe plus de 40 000 membres. Sur le fil de discussion, les posts fusent – plus de dix nouvelles publications par jour. Excédés par les nouveaux défis TikTok de leurs ados, agacés par leurs nouvelles habitudes (« Neuf mois à se casser la tête pour leur trouver un prénom pour que quinze ans plus tard ils s’appellent tous “frère” », se désole Émilie), ou profondément inquiets de leur santé mentale, les nombreuses publications rappellent à quel point l’adolescence est une période charnière dans la vie d’un parent.

Tantôt face à la nonchalance de leur progéniture, tantôt face à l’intensité de leurs états d’âme, la majorité des parents sont traversés par cette question : comment instaurer une relation et un dialogue équilibré avec un(e) adolescent(e) excédé(e), souvent en contradiction et qui revendique plus de liberté ? « Comme c’est le cas dans la petite enfance, l’opposition de l’adolescent marque en réalité un besoin. Le plus souvent, il s’agit du besoin de gagner en autonomie, du besoin qu’on lui fasse confiance », analyse Michèle Prados, infirmière puéricultrice à Fréjus, mère de deux ados, âgés de 11 et 17 ans.

L’écoute, toujours l’écoute

Plus qu’une véritable révolution dans le foyer, l’adolescent serait surtout à la recherche d’un moyen d’expression, passage obligatoire dans la construction de son identité. Le bon réflexe à avoir : lui accorder de l’importance. « Consacrer chaque jour, 10-15 minutes à l’écouter parler de tout et de rien, à réagir à ce qu’il vous raconte, à lui montrer que ce qu’il vit ou ce qui le passionne a de l’intérêt pour vous, lui montrer que sa parole compte » conseille Michèle Prados.

Mais alors : doit-on s’intéresser à tout ce que dit notre ado, même lorsqu’on a la sensation qu’ils parlent pour ne rien dire ? « Oui, c’est important de les laisser dire leurs bêtises, exprimer leurs points de vue, sans monter sur nos grands chevaux. Peu de temps après, on s’aperçoit qu’ils ont changé de vision, ou qu’ils sont animés par autre chose », relativise Léa Vigier, mère de deux ados.

Savoir modérer ses exigences

Pour Aude, mère de trois garçons de 16 ans, la responsabilité du conflit se niche parfois du côté des parents. « Beaucoup sont en attente de l’enfant tel qu’ils l’avaient idéalisé », confie-t-elle. De bons résultats scolaires, une facilité sociale et du sérieux… L’adolescence est en effet liée à une augmentation des exigences de la part de l’entourage, avec une forte attention portée sur son avenir professionnel. « En tant que parent, il peut être utile de garder en tête qu’avant d’être un élève, et un futur adulte, c’est un individu en construction, qui a besoin de se définir et s’épanouir pour lui-même, avant d’avoir à répondre d’exigences sociales », complète Michèle Prados. Les phobies scolaires et sociales, en augmentation ces dernières années auprès des collégiens et lycéens, préoccupent particulièrement les parents.

Les ados, reflet de l’époque

Autre motif possible de conflit : la soudaine contradiction des adolescents avec l’ordre établi et les règles du foyer, qui ont pourtant toujours existé. À nouveau, pas d’inquiétude à avoir. « À l’adolescence, on met en doute notre système de valeurs, initié par les personnes qui nous ont élevées, c’est plutôt sain », nuance Aude. Pour certains ados engagés, leurs convictions peuvent aussi marquer un écart avec les parents, qui se sentent alors dépassés par leurs discours. « On est aussi le reflet d’une nouvelle époque, nos parents doivent essayer de la comprendre », retoque Léa, 16 ans, lycéenne près d’Aix-en-Provence.

Cependant, gare à ne pas trop se mettre la pression, les psychologues spécialisés en parentalité le rappelle : le parent parfait n’existe pas. Pour Michèle Prados, le secret réside en une chose simple : « Écouter sans jugement, leur donner des limites, car ça les rassure. Bref, rester leur phare dans la tempête. »

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