Alimentation des enfants : comment les aider à faire le plein de calcium ?

Temps de lecture : 6 min

à propos du contributeur

Nathalie Hutter-Lardeau

Médecin nutritionniste

1 Le calcium, bon pour les os et les dents

« Le calcium a un rôle fondamental dans la formation et la solidité des os et des dents. L’enfance et l’adolescence sont des périodes décisives au cours desquelles les apports en calcium doivent être suffisants pour permettre l’acquisition de la masse osseuse, explique Nathalie Hutter-Lardeau, nutritionniste à la tête de l’agence Atlantic Santé. Celle-ci s’acquiert au cours de la croissance pour atteindre un maximum qui est le pic de masse osseuse. Au-delà̀ de vingt ans, la masse osseuse se stabilise puis décroît au long du vieillissement. »

2 Les aliments riches en calcium

Pour assurer à l’enfant un apport suffisant en calcium, il est important de varier les sources.

« Le calcium est apporté en grande partie par le lait et les produits laitiers, mais également par certains légumes verts (choux et légumes à feuilles), les fruits secs, les céréales et les eaux, rappelle Nathalie Hutter-Lardeau. Noisettes, amandes, noix, roquette, par exemple, sont également des aliments non laitiers à privilégier car ils sont aussi sources de calcium ! » 

Dose calcium

3 Des enfants en manque de calcium

Selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, menée grâce à son système d’enquête sur les Comportements et consommations alimentaires en France (CCAF), près d’un enfant sur deux entre 6 et 10 ans ne comblerait pas ses besoins en calcium… (1)

Ainsi, entre 2010 et 2016, la part des enfants âgés de 3 à 5 ans qui ne couvrent pas leurs besoins en calcium est passée de 4 % à 20 %. Chez les enfants de 6 à 10 ans, elle est passée de 33 % à 45 %. En cause ? Une moindre consommation de produits laitiers des enfants, notamment du lait au petit-déjeuner, mais également de yaourts et de fromage en fin de repas.

4 Mais pourquoi les enfants n'ont-ils pas leur dose ?

Cette diminution s’explique notamment par le changement des habitudes alimentaires des enfants : consommation plus élevée des produits transformés et plus faible de produits bruts comme les fruits et légumes(2). L’étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie révèle aussi que dès l’âge de 3 ans, les petits sont de plus en plus nombreux à manger à la table des grands. Ils acquièrent ainsi les bonnes (ou mauvaises) habitudes alimentaires de leurs parents, tout en affirmant leurs préférences.

● Entre 3 et 5 ans et entre 6 et 10 ans, la qualité du régime alimentaire se détériore en partie à cause d’une consommation accrue de certains produits : sandwichs, œufs, pizzas, pommes de terre (dont les frites), viennoiseries, sauces (dont le ketchup), pain, céréales pour le petit-déjeuner, etc., ainsi qu’une baisse de la consommation de compotes, ultra-frais laitiers (yaourts, fromages blancs, petits-suisses, desserts lactés), de riz ou de fruits.

● Entre 6 et 10 ans, les enfants se tournent davantage vers des produits transformés et plus riches en graisses saturées. À l’inverse, ils se détournent des produits fruitiers (compotes et fruits frais) et des produits laitiers (ultra-frais laitiers et lait chocolaté). En dix ans, le régime alimentaire des enfants a ainsi nettement évolué vers une moindre diversification et une consommation accrue de plats élaborés. Il faut donc veiller à (ré)introduire des aliments bruts et/ou peu transformés dans leur alimentation quotidienne. C’est l’occasion pour eux de tester de nouvelles choses et de découvrir des goûts qu’ils apprécieront sûrement !

5 Et si l'enfant est allergique au lactose ?

« L’intolérance au lactose, à ne pas confondre avec l’allergie au lait de vache, est un problème de digestion du lactose qui est le sucre du lait, précise Nathalie Hutter-Lardeau. Selon la tolérance des individus, et sous réserve de suivi avec le médecin ou une diététicienne-nutritionniste, il est possible de continuer à consommer du fromage et des yaourts. En cas d’allergie avérée aux protéines de lait de vache, il est nécessaire de consulter un pédiatre, un allergologue ou une diététicienne-nutritionniste, avant de faire des choix d’exclusion ou de substitution pour votre enfant », conclut Nathalie Hutter-Lardeau.

Calcium et jus végétaux

« Les pédiatres alertent sur la substitution du lait par des jus végétaux. Or, ils ne représentent pas une alternative au lait de vache, du fait de leurs faibles apports en calcium et de la moindre absorption de ce dernier lorsqu’il est ajouté à ces boissons », souligne la nutritionniste.

Une information confirmée par le CERIN. « Si les principales boissons végétales ressemblent visuellement à du lait de vache, elles sont loin d’avoir les mêmes qualités nutritionnelles car leurs principaux composants sont mélangés à de l’eau et à d’autres ingrédients et additifs(2)  Ainsi, « une boisson végétale contient souvent moins de 10 % du fruit qui est dilué dans l'eau d'où la teneur en calcium plus faible dans la boisson végétale finale », explique Nathalie Hutter-Lardeau.

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L'Essentiel de l'article
  • Le calcium est important pour la croissance des enfants.
  • Le calcium est présent dans de nombreux aliments.
  • Pourtant, beaucoup d’enfants n’ont pas les apports nécessaires en calcium.

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