4 choses à savoir sur les nanoparticules

Dioxyde de silicium, dioxyde de titane, oxyde de zinc… Les nanoparticules sont présentes en nombre dans nos produits de consommation courante. Et si elles améliorent les caractéristiques de ces derniers, elles sont parallèlement pointées du doigt en raison de leurs effets délétères sur la santé.

Temps de lecture : 5 min

1 Des nanoparticules, qu’est-ce que c’est ?

Invisibles à l’œil nu, les nanoparticules sont pourtant très présentes dans notre environnement. Ces particules de matière infiniment petites sont 50 000 fois plus petites qu’un cheveu (1), et tirent d’ailleurs leur nom de cette taille microscopique. En effet, elles ne mesurent qu’entre 1 et 100 nanomètres, sachant qu’un nanomètre équivaut à un millionième de millimètre.

Selon l’Association de veille et d’information civique sur les enjeux des nanotechnologies et des sciences (Avicenn) (2), il existerait trois types de nanoparticules, dont les nanoparticules incidentelles. Ces dernières sont produites « involontairement » et seraient notamment présentes « dans les fumées industrielles ou celles émanant des moteurs diesel et autres particules dites ultrafines, des grille-pain ou des fours ». Les nanoparticules naturelles, quant à elles, se « trouvent dans les poussières d’érosion ou d’éruption volcanique, ou encore dans les embruns marins ». Enfin, les nanoparticules manufacturées désignent « les matériaux composés ou constitués d’objets intentionnellement fabriqués par l’homme à l’échelle nanométrique » pour offrir de nouvelles propriétés à certains matériaux, aliments ou produits cosmétiques, entre autres.

Le saviez-vous ?

Une nanoparticule est 50 000 fois plus petite qu’un cheveu.*

2 Où trouve-ton-on les nanoparticules ?

Plébiscités par le secteur industriel depuis la fin des années 1990 (3), les nanomatériaux (comme les additifs alimentaires) sont aujourd’hui présents dans de très nombreux produits de la vie courante. Et pour cause, ils permettent de fabriquer des produits dotés de propriétés nouvelles ou d’en améliorer les caractéristiques.
 
Le dioxyde de silicium (ou E551), par exemple, est un antiagglomérant qui permet d’éviter qu’une poudre forme des paquets. Il est utilisé dans le chocolat en poudre, les soupes instantanées, les assaisonnements prêts à l’emploi, etc. Le dioxyde de titane (E171) et l’oxyde de zinc permettent, eux, de rendre une crème solaire transparente plutôt que blanche. On retrouve donc couramment ces nanomatériaux dans les produits cosmétiques et/ou pharmaceutiques. S’agissant du nano argent, ce sont ses propriétés antibactériennes et antiodeur qui sont exploitées dans les textiles, les pansements ou encore les sprays désinfectants.

Malgré les multiples bénéfices que voit en eux le secteur industriel, les nanomatériaux font l’objet de méfiance en raison de leurs effets délétères soupçonnés sur la santé.

3 Quels sont les risques liés aux nanoparticules ?

Si leur taille infime est une aubaine pour l’industrie, elle l’est moins pour le corps humain. En effet, cette spécificité permet aux nanoparticules de pénétrer plus facilement dans l’organisme par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée. Elles franchissent ainsi plus aisément les barrières physiologiques.

Ainsi, en 2017, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) (4) relevait une relation de cause à effet entre l’exposition au dioxyde de titane et l’affaiblissement du système immunitaire. D’ailleurs, le Centre international de recherche sur le cancer considère cette nanoparticule comme étant cancérogène quand elle est inhalée.

Problème, faute de traçabilité et d’étiquetage, il est actuellement très difficile de connaître notre niveau d’exposition à ces nanoparticules. Ainsi, en août 2017, le magazine 60 Millions de consommateurs (5) révélait la présence de dioxyde de titane dans divers desserts glacés, confiseries et autres gâteaux destinés aux enfants. Mais aucun de ces produits ne mentionnait la présence de nanoparticules dans sa composition, alors que la mention « nano » aurait dû figurer sur les étiquettes.

4 Peut-on éviter les nanoparticules ?

Depuis 2013, les étiquettes des produits cosmétiques et alimentaires contenant des nanoparticules doivent faire apparaître la mention « nano » entre crochets et avant la dénomination de l’ingrédient. Une obligation qui n’est pourtant que très rarement respectée. L’une des alternatives consiste donc à consulter les inventaires de produits disponibles sur Internet. À noter qu’ils sont plus ou moins fiables puisque réalisés selon les déclarations des fabricants. Autre solution, retenir les dénominations des nanoparticules les plus couramment utilisées (dioxyde de titane ou E171 et dioxyde de silicium ou E551) et s’assurer de leur absence avant de mettre un produit dans son panier.

L'Essentiel de l'article
  • Il existe trois types de nanoparticules : les incidentelles (c’est-à-dire qu’elles sont créées de manière fortuite), les naturelles et les manufacturées.
  • Elles sont présentes dans de très nombreux produits de consommation courante, des cosmétiques aux confiseries.
  • Faute de traçabilité et d’étiquetage, il est pour l’heure très difficile de les éviter.
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