Profession : Solidaire – Les conseils de l’entrepreneur social Jean Moreau

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Magazine So Good

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Objectif : zéro déchet. Avec Phenix, start-up parisienne qu’il a cofondée en 2014, Jean Moreau lutte contre le gaspillage alimentaire en traitant les invendus. Comment se lancer puis perdurer au sein de l’entrepreneuriat social ? Ce professionnel de la solidarité offre ses réponses.

À la pointe de l’anti-gaspi, Phenix trouve des solutions pour que les invendus alimentaires ne disparaissent pas, en suivant un credo solidaire : « mettre en relation ceux qui ont trop avec ceux qui n’ont pas assez ». Une activité qui fonctionne, puisque l’entreprise emploie aujourd’hui 180 personnes et dispose de plus d’une vingtaine d’antennes régionales à travers le territoire. 

Ce succès est le fruit du travail du CEO Jean Moreau et de ses associés. Passé par l’ESSEC Business School puis banquier d’affaires durant plusieurs années, cet entrepreneur de 37 ans a finalement pris la voie de l’ESS plutôt que de devenir un « businessman pur et dur », comme il le confie lui-même. Aujourd’hui, il tire quelques conseils pratiques de ces années d’expérience.

 

Les quatre conseils de Jean Moreau

Conseil n°1 : Rencontrer des entrepreneurs « traditionnels »

« Le partage entre pairs m’a beaucoup apporté. J’incite les entrepreneurs de l’ESS à sortir de leur écosystème naturel pour aller voir ce qui se pratique dans l’entrepreneuriat classique ou dans celui des start-up de la Tech. Il est intéressant d’observer leurs outils, comment se structurent les grilles de salaires, les systèmes de rémunération, d’objectifs et de performance, etc. »

Conseil n°2 : S’assurer de l’existence d’un marché

« Dans l’ESS, on a de belles idées mais on tourne parfois autour d’une niche, où il n’y a pas de vrai marché. Comme dans une démarche entrepreneuriale classique, il est nécessaire de s’assurer qu’un marché existe et qu’il a une certaine taille. »

 

« Cela nous a beaucoup apporté de faire la synthèse entre le monde de l’ESS et celui des start-up »

Jean Moreau

Conseil n°3 : Ne pas sous-estimer l’importance de la marque

« Nous avons mis du temps à le comprendre, mais construire une marque forte est importante. Il faut essayer de créer de la confiance et de l’attractivité, cela passe par des efforts sur le branding et le positionnement. Plus la boîte grossit, plus on s’aperçoit qu’il est intéressant d’avoir une marque forte, que ce soit pour les clients, les consommateurs ou pour attirer les talents. »

Conseil n°4 : Se demander si l’on est dans l’entêtement ou dans la persévérance

« Le plus difficile est de trouver le juste milieu entre l’entêtement, qui est plutôt un défaut – on a plein de signaux négatifs, mais on ne les voit pas, on se met des œillères et on continue d’avancer dans un mur –, et la persévérance, qui est une qualité. Parfois, après avoir donné trois coups de pioche, on a envie de s’arrêter, mais si on en avait donné un de plus, on serait tombé sur une mine de diamants… Il faut trouver le bon dosage et suivre son intuition. »
 

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