Cyberharcèlement sur les réseaux sociaux : 3 conseils d’expert pour protéger son ado

Si les réseaux sociaux sont de formidables outils d’expression et d’échanges pour vos enfants, ils sont aussi parfois un terreau fertile au cyberharcèlement. Charlotte Bugnon, intervenante en prévention en milieu scolaire, vous donne les clés pour prévenir de potentielles attaques virtuelles.

Temps de lecture : 5 min

à propos du contributeur

Charlotte Bugnon

Intervenante en prévention en milieu scolaire.

1 Le cyberharcèlement, c'est quoi exactement ?

Intimidations, moqueries, menaces, piratage de compte, diffusion d’une photo ou création d’un groupe visant à salir la réputation de votre enfant ou adolescent sur les réseaux sociaux sont assimilés à du cyberharcèlement. À savoir également : l’harceleur peut être un individu ou un groupe.

Le saviez-vous ?

Si les moins de 13 ans ne peuvent s’inscrire officiellement à un média social (conformément à la loi COPPA visant à protéger les données des mineurs sur Internet), 57% des 11-12 ans et 26% des 9-10 ans ont déjà un compte. (1)

2 Le cyberharcèlement, comment le prévenir ?

Conseil n° 1 : leur apprendre à vivre avec les réseaux sociaux !

Les réseaux sociaux satisfont le besoin d’expression, de proximité et d’appartenance à un groupe des jeunes, mais ils comportent aussi des risques. D’où la nécessité d’apprendre à son enfant à reconnaître et à faire face au cyberharcèlement, qu’il en soit victime, témoin ou auteur. Expliquez lui l’intérêt de réfléchir à deux fois avant de poster un commentaire, une photo ou une vidéo. Il faut que l’ado comprenne que pudeur et courtoisie sont de mise sur les réseaux sociaux.

De plus, rappelez-lui que l’image de ses amis ne lui appartient pas et qu’il est donc important de leur demander une autorisation avant de mettre en ligne un contenu sur lequel ils apparaissent.

« Souvent, les adolescents ne réalisent pas que la photo ou le commentaire qu’ils vont publier sera visible par des centaines de personnes. Il faut le leur rappeler et les inviter à se poser la question : est-ce que je suis sûr de vouloir que cette photo devienne publique et apparaisse sur Internet dans la durée ? », rappelle Charlotte Bugnon, intervenante en prévention en milieu scolaire.

Une précaution qui permet donc de limiter les risques de cyberharcèlement, mais pas de les éliminer. Raison pour laquelle il est important de faire entendre à son enfant que même des contenus jugés “sans risque” pourraient un jour lui valoir des moqueries, mais qu’il n’en serait en aucun cas responsable.

Conseil n° 2 : rester curieux !

Facebook, Instagram, Snapchat et Twitter passent encore… En revanche, lorsqu’il vous a parlé de TikTok, vous avez tiqué. Jamais entendu parlé. Idem pour WhatsApp et Ask.fm.

« Les parents doivent s’intéresser à la vie numérique de leur progéniture pour la comprendre. Télécharger ses applications est une bonne façon de savoir ce qu’il s’y passe et quel type de contenus on y partage », explique l’experte.

Vous pouvez aussi demander à votre ado de vous expliquer comment fonctionne ses différentes applis.

Cependant, exercer une surveillance accrue de son enfant n’est pas préconisé. Plutôt que de lui demander ses identifiants ou de le demander en ami, amorcez ponctuellement la discussion sur le sujet du cyberharcèlement, demandez-lui si tout va bien et surtout, rappelez-lui que vous êtes à son écoute si jamais lui ou l’un de ses camarades rencontrait un problème sur les réseaux. Une bonne façon de le responsabiliser et d’installer une relation de confiance.

Bon à savoir

Si vous vous posez des questions sur l’utilisation des réseaux sociaux faite par votre enfant, n’hésitez pas à contacter Net Écoute. Ce site, gratuit et anonyme, vous met en relation par téléphone au 0800 200 000 (appel gratuit) ou chat avec des spécialistes du sujet.

Conseil n° 3 : garder ses petits secrets bien secrets !

Sur les réseaux sociaux, il est possible de paramétrer le compte de façon à déterminer qui a accès au profil et quelles informations sont visibles. Discutez avec votre enfant de quels paramètres vous semblent important et pourquoi et paramétrez, ensemble, les éléments qui vous semblent nécessaires à tous deux.

Vous pouvez, par exemple, mettre le compte Facebook de votre adolescent en privé pour qu’il ne soit visible que par ses amis. Bonne idée aussi : désactiver l’option « Autoriser les autres à me trouver » afin d'empêcher que son profil ne soit trouvable via une recherche par adresse mail ou numéro de téléphone. Restreignez également à un petit cercle d’amis qui peuvent commenter ses posts pour éviter les dérives. Enfin, sensibilisez votre enfant au fait que ses mots de passe doivent rester strictement confidentiels afin de prévenir le risque de piratage de compte et d’usurpation d’identité.

78 %

des 12-17 ans qui possèdent un smartphone ont au moins un compte sur les réseaux sociaux. Snapchat est le réseau le plus fréquenté (62 %), devant Facebook (53 %) puis Instagram (50 %) par les jeunes. (2)

L'Essentiel de l'article
  • Demandez à votre ado qu’il vous montre comment les applications fonctionnent et comment il les utilise.
  • Adapter avec lui les paramètres de confidentialité des réseaux sociaux sur lesquels il est inscrit.
  • Informez votre enfant des potentiels risques liés au réseaux sociaux et encouragez la discussion à ce sujet.
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