Cyberharcèlement de l’enfant : passer du choc à l’action !

Le cyberharcèlement, tout le monde connaît. Mais comment réagir lorsqu’il frappe à la porte ? Insultes, moqueries, rumeurs… Comment protéger un enfant qui subit des violences sur les réseaux sociaux ? Charlotte Bugnon, intervenante en prévention en milieu scolaire, nous livre ses conseils.

Temps de lecture : 5 min

à propos du contributeur

Charlotte Bugnon

Intervenante en prévention en milieu scolaire.

1 Cyberharcèlement : le reconnaître pour mieux le prévenir

Le cyberharcèlement est un type de harcèlement qui vit sur les supports digitaux tels que les réseaux sociaux, les messageries instantanées, les chats et les sites de partage, pour ne citer qu’eux. Il prend plusieurs formes : intimidations, insultes, moqueries, rumeurs ou encore menaces.

Pirater le compte d’une personne tierce ou usurper son identité digitale, créer un groupe, une page ou un sujet de message visant à nuire à une autre personne, mais aussi publier une photo ou une vidéo d’un camarade en mauvaise posture sont aussi des faits considérés comme du cyberharcèlement. En somme, tout ce qui vise à intimider ou humilier une personne de façon répétée. À noter que le cyberharceleur peut être une personne seule ou un groupe.

2 Renfermement, maux de ventre... Les signes qui doivent vous alerter

« Si votre enfant se renferme sur lui-même, manifeste des signes de stress (mal au ventre, sommeil perturbé, anxiété, mal de tête, perte d’appétit…) et va à l’école à reculons, il se peut qu’il soit cyberharcelé », explique Charlotte Bugnon, intervenante en prévention en milieu scolaire.

« Le cyberharcèlement peut provoquer chez l’adolescent une perte d’estime de soi, un décrochage scolaire, voire entraîner un profond mal-être. »

3 La parole pour éduquer et rassurer

Vous vous inquiétez pour votre enfant ? Expliquez-lui ce qu’est le cyberharcèlement et dites-lui que ces méchancetés et humiliations répétées sont anormales et répréhensibles (y compris par la loi). Pour rendre le sujet encore plus concret et l’aider à libérer sa parole, n’hésitez pas à lui montrer un film ou un documentaire dans lequel d’autres victimes s’expriment. Le site du ministère de l’Éducation nationale “Non au harcèlement” propose une multitude de films et de campagnes dédiés au sujet, par exemple.

Enfin, rappelez-lui que les adultes (ses parents comme ses enseignants) sont de son côté et qu’il ne doit pas avoir peur des représailles. L’idée : qu’il se sente à l’aise pour se confier, mais aussi que la honte et la peur changent de camp !

Un contact utile

Le ministère de l’Éducation nationale a mis au point Net Écoute, un site et un numéro vert gratuit et anonyme qui permettent à votre enfant de se confier sur d’éventuels problèmes liés à leur usage des outils numériques.

Tél. : 0800 200 200.

4 Comment collecter les preuves ?

Si votre enfant vous a confié être cyberharcelé, vous allez devoir recueillir des preuves pour plaider sa cause auprès de la direction de l’établissement scolaire. Soyez sans pitié ! Faites autant de captures d’écran que possible et enregistrez les messages, les mails ou encore les SMS injurieux ou les photos reçues de ses cyberharceleurs. Stockez-les sur une clé USB ou sur un dossier de votre ordinateur.

5 Le référent scolaire, votre interlocuteur pour désamorcer la crise

« Beaucoup de parents d’enfants cyberharcelés sont tentés d’agir seuls en allant voir les cyberharceleurs ou leurs parents », souligne Charlotte Bugnon.

Avec le risque d’envenimer les choses si votre action est mal perçue. Demandez plutôt un rendez-vous avec l’enseignant ou le directeur de l’établissement de votre enfant pour leur faire part de la situation. Ensemble, vous examinerez les solutions à mettre en place pour agir au plus près de l’intérêt de votre enfant.

6 Blocage, signalement, plainte : le bon « combo » pour retrouver la paix

En attendant de régler le problème une bonne fois pour toutes, il faut pallier à l’urgence. Les bons réflexes ? Bloquer les expéditeurs malveillants, mais aussi signaler et demander le retrait des contenus offensants reçus par votre enfant aux fournisseurs d'hébergement concernés. Pour vous aider dans cette démarche, la plateforme Pharos, mise en place par le ministère de l’Intérieur, permet notamment de signaler tout contenu illicite sur Internet.

Vous pouvez aussi conseiller à votre enfant de se tenir à l’écart des réseaux sociaux quelque temps pour qu’il ne tombe pas sur une photo ou un commentaire blessant. Enfin, votre enfant, même s’il est mineur, peut porter plainte contre ses harceleurs ou contre X s’il ne connaît pas leur identité.

Bon à savoir

Votre enfant, victime de cyberharcèlement, a du mal à se reconstruire malgré votre amour et votre soutien ? Proposez-lui d’aller en parler à un psychologue. Le fait d'être hors du cocon familial et face à une personne neutre peut l’aider à se confier.

L'Essentiel de l'article
  • Certains signes doivent vous alerter.
  • Entamez un dialogue avec votre enfant.
  • Il est important de recueillir des preuves.
Article suivant