Cancer dès 30 ans : comment se faire diagnostiquer ?

Avec 8,7 millions de décès par an, le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde après les maladies cardiovasculaires. Si l’âge médian au moment du diagnostic est de 68 ans, certains cancers concernent les femmes et les hommes dès l’âge de 30 ans, comme le cancer de la thyroïde, du système lymphatique ou encore le cancer du testicule et le mélanome. Alors que faut-il surveiller et comment se faire diagnostiquer ? Petit guide des précautions à prendre.

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Sein et col de l’utérus : dépistages nécessaires dès 25 ans

Si l’âge moyen lors de la détection d’un cancer du col de l’utérus est de 51 ans, les infections à VPH (virus du papillome humain) sont fréquentes chez les femmes de moins de 30 ans. Il est recommandé de faire un premier dépistage du cancer du col de l’utérus dès 25 ans, puis tous les 3-5 ans entre 30 et 65 ans.

Autre cancer à surveiller : celui du sein. Environ 10% des cas concernent des femmes âgées de moins de 35 ans. Il est ainsi recommandé de faire tous les ans dès 25 ans, un examen clinique des seins (palpations), par un.e gynécologue ou une sage-femme.

Mélanomes : se protéger du soleil

Le mélanome est la plus grave forme de cancer cutané. Mais dépisté précocement, il est tout à fait guérissable. Avec 15 000 nouveaux cas par an et 1 700 décès en France, le nombre de mélanomes double tous les 10 ans, particulièrement chez les personnes de 30 à 40 ans. Comme le rappelle le centre Gustave Roussy, expert mondial de la recherche sur le mélanome, les rayonnements ultraviolets naturels ont des effets nocifs sur la peau et l’exposition solaire est le principal facteur de risque.

Se protéger des coups de soleil est primordial, c’est pourquoi juste avant l’été, une grande campagne de prévention relayée par le site web du centre a été organisée, avec les meilleures techniques de prévention de ce cancer de la peau particulièrement agressif. Rechercher l’ombre, éviter de s’exposer entre 12 h et 16 h l’été, appliquer toutes les deux heures une crème solaire avec un indice maximal… Les enfants doivent être encore plus protégés, puisque leur peau est plus fine et que leur système pigmentaire est encore en construction : vêtements longs, casquette et lunettes doivent absolument faire partie de leur panoplie estivale ! Il faut se rappeler que les coups de soleil, surtout ceux reçus dans l’enfance sont le signe d’une trop longue exposition solaire et donc d’un risque accru de développer plus tard un cancer de la peau.

« On n’imagine pas que ce cancer puisse réellement arriver. J’ai une ancienne camarade de mon école qui est décédée à 36 ans des suites d’un mélanome. C’est arrivé très vite. Elle a laissé un mari et des enfants. Depuis ce jour, je fais très attention, et me protège réellement du soleil ! », raconte Mattéo, 39 ans.

Une surveillance régulière de ses grains de beauté doit être effectuée pour détecter le plus précocement possible tout signe suspect. Tout d’abord grâce à un autoexamen de la tête aux pieds, sans oublier les zones peu visibles, et en utilisant la technique ABCDE (voir encadré). Tout grain de beauté ou tâche pigmentaire qui change de taille ou de couleur, qui démange, saigne ou présente un aspect rugueux ou perlé doit faire l’objet d’un avis médical rapide. La surveillance doit aussi se faire lors de rendez-vous réguliers avec un dermatologue, jusqu’à une fois par an pour les personnes présentant des facteurs de risque. Si le mélanome est un cancer qui peut être très agressif, certaines techniques permettent donc de s’en protéger, et de le détecter précocement, afin d’obtenir de bien meilleures chances de guérison.

Règle ABCDE pour l’étude des grains de beauté :

  • A pour Asymétrie
  • B pour Bords irréguliers
  • C pour Couleur inhomogène
  • D pour Diamètre
  • E pour Évolution

Le cancer du testicule : le plus fréquent chez l’homme jeune

Même si les cancers du testicule sont assez rares globalement puisqu’ils représentent 1 à 2 % des cancers masculins, les jeunes sont les plus touchés puisqu’il s’agit du cancer le plus fréquent de l’homme entre 15 et 35 ans. De plus, ces trente dernières années, une augmentation de leur fréquence a été constatée, heureusement couplée avec d’importants progrès thérapeutiques qui ont permis de diminuer la mortalité associée. Les facteurs de risques du cancer du testicule sont principalement la cryptorchidie (testicule non descendu) ainsi que l’exposition à certaines substances chimiques comme le benzène, les hydrocarbures, les pesticides et le bisphénol A, même si ce n’est pas encore scientifiquement totalement établi.

Apprendre à palper ses testicules à la recherche d’une grosseur anormale est une mesure de dépistage qui doit être effectuée régulièrement. D’autres signes peuvent se manifester comme une sensation de lourdeur, une gêne ou une douleur qui persistent dans le temps. Le testicule dans son ensemble peut gonfler et augmenter de volume, parfois de façon soudaine. En cas de doute, une consultation médicale rapide s’impose.

En conclusion, s’il existe de nombreux facteurs de risques d’apparition des cancers, qu’ils soient internes ou externes, la moitié des cancers détectés chaque année pourraient être évités en changeant nos comportements quotidiens.

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