Allergies de printemps : comment en venir à bout ?

Avec le printemps qui pointe le bout de son nez, les inquiétudes reviennent chaque année pour les personnes allergiques au pollen. Nez qui coule, yeux qui grattent, toux irritante, comment réduire au maximum ces symptômes désagréables ? Et quelles autres allergies faut-il surveiller de mars à juin ? On fait le point avec Édouard Sève - président de l’Arcaa (Association de Recherche clinique en allergologie et Asthmologie) et du Syfal (Syndicat français allergologues).

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Rédaction So Press

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Le retour des beaux jours ne présente pas que des avantages. Ainsi pour les personnes allergiques, elles sont synonymes de floraison et de dispersion dans l’air des premiers pollens. Une mauvaise nouvelle pour les 25 % des Français qui sont allergiques. D’autant que la saison des pollens est longue : « Pour les pollens d’arbres, c’est plutôt effectivement du 15 mars au 15 mai. Pour ce qui est bouleau, chêne ou frêne, c’est vraiment le pic. Après ça se calme et les graminées prennent la suite à partir de fin avril et jusqu’à mi-juillet. C’est ce que l’on appelle le rhume des foins », détaille le médecin allergologue Édouard Sève.

Un long tunnel allergique

La mauvaise nouvelle, c’est que les pollens ne sont pas les seules allergies à surveiller au printemps. La période est également propice aux acariens, ces êtres vivants microscopiques qui se développent dans la poussière de maison en se nourrissant des squames de peau humaine. Ces petites bêtes qui aiment bien la chaleur et l’humidité ont tendance à proliférer vers mars ou avril au moment du changement de saison.

Plus tard viendront les allergies aux moisissures. Bref pour les personnes allergiques, la période qui court de la fin de l’hiver au début de l’été peut parfois ressembler à un long tunnel de tracas : « Les symptômes vont se ressembler pour les différentes allergies : ça peut être donc les yeux rouges, qui grattent, qui gonflent et qui pleurent, le nez qui est bouché ou qui coule, les éternuements, la gorge qui gratte. Et ça peut aller jusqu’à l’asthme », détaille le docteur Sève. Pourtant, malgré leur pénibilité, ces allergies ne sont pas souvent réellement considérées comme une maladie : « C’est pourtant une vraie gêne qu’il ne faut pas minimiser. Les allergies n’engendrent pas forcément un risque vital comme les problèmes neurologiques ou cardiologiques. Mais elles altèrent la qualité de vie. Il y a pas mal d’études qui ont prouvé qu’elles perturbaient la productivité au travail ou les résultats scolaires », poursuit l’allergologue.

La solution ? La désensibilisation

Aussi pénibles soient-elles, ces allergies ne sont pas une fatalité. Ainsi, il existe plusieurs gestes qui permettent de les rendre moins désagréables. Dans le cas des acariens, il faudra par exemple diminuer l’humidité, aérer tous les jours, même en hiver, changer les draps régulièrement, éviter les tapis, les moquettes et tout ce qui peut garder la poussière. Pour les différents types de pollen, les solutions préconisées consistent à fermer les fenêtres de la voiture, mettre un masque surtout si on jardine, prendre sa douche le soir et se rincer les cheveux pour éviter de garder du pollen sur soi. Bref, les mesures préventives existent.

« Pourtant, on sait que souvent, on sera dehors parce qu’il fait beau au printemps, on a envie de sortir », reconnaît le docteur Sève qui préconise un traitement antihistaminique dans les cas les plus aigus tout en précisant : « C’est symptomatique, ça va soulager, mais ça ne va pas guérir. Donc chaque printemps, il faudra en reprendre. L’étape d’après c’est la désensibilisation. » S’il choisit cette solution, quand le patient met les pieds chez un médecin allergologue, il est d’abord soumis à une batterie de questions, un véritable interrogatoire : « On va essayer de cerner quelles sont les allergies ? reviennent-elles tous les ans, à quelle période ? Y a-t-il des signes de gravité, des passages aux urgences ? »

Le patient est ensuite soumis à des tests cutanés afin de déterminer à quels potentiels allergènes, sa peau réagit. Une fois le diagnostic établi. Le médecin peut mettre en place un traitement et une désensibilisation : « On préconise un traitement sublingual, soit des gouttes, soit des comprimés à prendre quotidiennement pendant six mois, trois années de suite. On met un petit peu d’allergènes sous la langue pour habituer petit à petit l’organisme à ce à quoi il est allergique. Les résultats sont très bons. » Polyallergiques, rassurez-vous, des solutions existent !

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