Voitures, vélos, trottinettes… Bienvenue dans la jungle urbaine !

Avec le boom des mobilités douces, le partage de l’espace urbain devient un enjeu central de sécurité et de civisme. Comment voitures, piétons, vélos, trottinettes et gyropodes cohabitent-ils dans les rues et sur les trottoirs ? Quelles conséquences sur le nombre d’accidents et les aménagements ?

Temps de lecture : 6 min

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1 Vélos et trottinettes à la conquête de la ville

Il suffit de se déplacer quelques minutes dans une grande ville pour constater que les mobilités dites douces (sans moteur ou électriques) ont le vent en poupe. Partout dans les rues et sur les trottoirs se bousculent – littéralement – piétons, vélos et trottinettes électriques ou non, gyroroues, hoverboards… La France compterait actuellement 500 000 utilisateurs réguliers de NVEI (nouveaux véhicules individuels électriques), avec des ventes en augmentation de 30 à 35 % sur les trois dernières années (1). À elle seule, la trottinette électrique, autonome et facile à utiliser, a conquis 50 000 acheteurs en 2017 (2). Côté vélo, les chiffres officiels de l’Insee indiquent que 2 % des travailleurs français se déplacent quotidiennement à vélo (3), mais cette moyenne nationale ne reflète pas la réalité de certaines villes ! Le nombre de « vélotafeurs » grimpe en effet à 12 % à Bordeaux, 15 % à Grenoble et 16 % à Strasbourg (4), la championne de France.

Bon à savoir

Copenhague dispute à Amsterdam le titre de capitale européenne du vélo. 63 % des Copenhagois enfourchent chaque jour leur bicyclette pour se rendre au travail pour parcourir près de 1 340 000 km cumulés. Avec 545 km de pistes cyclables et des infrastructures à la pointe, le cycliste copenhagois est roi ! (5)

2 Le difficile partage de l'espace public

Évidemment, ce boom récent des EDPM (engins de déplacement personnel motorisés) et du vélo, alimenté par les difficultés de circulation et de stationnement des voitures en ville, le prix des carburants et le besoin de faire baisser les émissions polluantes, entraîne quelques frictions entre les utilisateurs. Pendant longtemps, ni le Code de la route, ni les infrastructures urbaines (à l’exception de quelques villes pionnières en la matière, comme Strasbourg), n’ont eu le temps de s’adapter pour clarifier et faciliter la cohabitation entre les différents usagers et types de véhicules. Les vélos partagent la rue avec les voitures, parfois uniquement avec les bus et les taxis, mais aussi avec les piétons lorsque les pistes sont aménagées sur les trottoirs. Signe que les choses bougent, le voile vient d’être levé concernant les règles qui s’appliquent aux EDPM, désormais interdits de trottoirs et sur les chaussées où la vitesse autorisée peut dépasser les 50 km/h (sauf arrêté municipal contraire).

En attendant que les comportements changent aussi, le nombre d’accidents augmente lui aussi : d’après un bilan de la sécurité routière, 559 piétons ont été tués en 2018 (+ 19 % en 1 an) et 162 cyclistes ont trouvé la mort soit 10 % de plus que l’année précédente (5).

76 %

des accidents mortels de piéton ont été causés par une collision avec un véhicule en 2016. (7)

3 Aménagements urbains, la clé du succès

Comment améliorer la cohabitation entre les différents usagers ? La réglementation et le Code de la route doivent évidemment évoluer pour s’adapter aux nouveaux usages. Mais l’aménagement de l’espace est aussi la clé d’une circulation apaisée. Parmi les équipements plébiscités, les pistes cyclables ont vu leur nombre exploser ces dernières années avec la multiplication des « plans vélo » dans de nombreuses villes dont Paris. L’Île-de-France comptait par exemple plus de 5 600 km de voies cyclables fin 2015, contre 3 500 en 2012, soit une hausse de 60 % (8). La « continuité cyclable », c’est-à-dire la possibilité de circuler sans passer sur la chaussée des voitures, reste cependant très insuffisante dans la plupart des centres-villes, voire inexistante dans les zones périurbaines et rurales.

D’autres types d’équipements destinés à faciliter la circulation voient également le jour, comme les sas réservés aux vélos aux intersections équipées de feux tricolores. En plaçant les cyclistes devant les voitures, ils les rendent plus visibles et leur permettent de démarrer en priorité pour éviter que les automobilistes ne leur coupent la route de façon dangereuse. Dans le même esprit, les panneaux « M12 » autorisent maintenant les vélos à passer au feu rouge pour tourner à droite ou aller tout droit quand l’aménagement du carrefour le permet.

Panneau vélo

 

Toutes les enquêtes autour de la sécurité routière sont unanimes : la majorité des automobilistes pensent que le danger vient toujours des autres. Et rares sont ceux à s’interroger sur leur propre comportement au volant. Observer sa conduite fait pourtant partie des priorités.

Jean-Marc Bailet, docteur en psychologie cognitive et comportementale, auteur des livres Zen au volant et Le volant rend-il fou ?

4 Règle n° 1 : priorité au piéton

En attendant que les aménagements intègrent pleinement l’utilisation des EDPM et des vélos, la prudence reste donc de mise, tout comme le respect et le civisme. Rappelons que les piétons sont toujours prioritaires sur les trottoirs et les passages protégés, et que le bon sens (et évidemment le Code de la route) oblige évidemment à les laisser passer lorsqu’ils sont engagés sur la chaussée, même en dehors des clous ou si le feu piéton est rouge…

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L'Essentiel de l'article
  • L’usage du vélo et des mobilités douces explose en ville.
  • Des aménagements souvent inadaptés complexifient la cohabitation entre les usagers
  • Les accidents de piétons et de cyclistes ont augmenté entre 2017 et 2018.
  • Les trottinettes électriques n’ont plus le droit de rouler sur les trottoirs.
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