Tout savoir sur l’endométriose : causes, symptômes et traitements

Touchant plus d’une femme sur dix en France, l'endométriose est une maladie gynécologique dite chronique. Pourtant, elle reste encore assez méconnue, tant dans ses symptômes que dans les traitements existants. Voici les réponses aux questions les plus courantes que l’on se pose sur l’endométriose.

Temps de lecture : 9 min

1 Qu’est-ce que l’endométriose ?

L'endométriose est une maladie chronique qui touche principalement les femmes en âge de procréer, et qui se caractérise par la présence de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine. Le tissu endométrial est la muqueuse qui se développe et tapisse l'utérus dès la puberté. Ce tissu est sensible aux hormones sexuelles féminines (progestérone et oestrogène). Lorsque les règles commencent, le tissu endométrial est détruit et les cellules endométriales sont évacuées du corps par les voies vaginales.

Dans le cas de l’endométriose, le tissu endométrial s’accumule à l’extérieur de l’utérus (sur les ovaires, les trompes de Fallope, la vessie, le rectum ou dans d’autres zones du pelvis, etc.). Des fragments de ce tissu peuvent exceptionnellement migrer et se retrouver sur d’autres organes du corps, tels que les poumons, le foie, le cerveau ou encore les reins. Lorsqu'il se développe à d'autres endroits, il peut provoquer des douleurs pelviennes intenses, des saignements abondants pendant les règles et des problèmes de fertilité.

L'endométriose peut se présenter sous différentes formes allant de légère à sévère :

  • L'endométriose superficielle ou péritonéale (la forme la plus courante), qui se caractérise par la présence de tissu endométrial à la surface du péritoine (membrane qui tapisse les parois intérieures de l'abdomen) ;
  • L’endométriose ovarienne, qui se manifeste par la présence de tissu endométrial dans les ovaires, sous forme de kyste ;
  • L'endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) qui se distingue par la présence de tissu endométrial (lésions) à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. Elles peuvent se situer dans l’utérus, dans le cul-de-sac vaginal, dans l’intestin, dans la vessie, etc.

Maladie déclarée enjeu de santé publique, l’endométriose touche 10 % à 15 %(1) des femmes en âge de procréer en France, soit 1,5 à 2,5 millions de femmes. Cette maladie est source de douleurs chroniques et d’infertilité.

2 Quels sont les symptômes de l'endométriose ?

Parmi les principaux symptômes de l’endométriose, on retrouve :

  • Les règles douloureuses ;
  • Les douleurs pendant ou après les rapports sexuels ;
  • Les douleurs abdominales ;
  • Les douleurs pelviennes ;
  • Les saignements vaginaux anormaux ;
  • La fatigue ;
  • Les troubles digestifs ;
  • Les troubles urinaires ;

Associables à d’autres pathologies, ces symptômes peuvent rendre complexe la pose de diagnostic. Les médecins ont tendance à soupçonner une endométriose si une femme a des douleurs pelviennes, des crampes ou des ballonnements qui s'aggravent au moment de ses règles. Pour confirmer le diagnostic, une échographie ou une IRM peuvent être utilisées.

Une femme souffre de douleurs au ventre.

3 Quels sont les facteurs favorisant l’apparition de l’endométriose ?

De multiples facteurs contribuent au développement de l'endométriose. Selon différentes études, cela se produirait principalement pendant les menstruations car durant cette période, des fragments de l'endomètre remontent dans le pelvis en passant par les trompes de Fallope. Au lieu d’être expulsés, ces morceaux de muqueuse se fixeraient à l’extérieur de la cavité utérine, sur le péritoine ou encore les organes.

D’autres facteurs favorisant l’endométriose ont été identifiés. C’est notamment le cas des femmes souffrant :

  • De problèmes mécaniques pouvant obstruer le système génital (par exemple, anomalies ou cancer du col de l'utérus) ;
  • D’une prédisposition génétique (antécédents familiaux de développement de la maladie) ;
  • D’un dérèglement hormonal ;
  • D’une réponse immunitaire et inflammatoire inappropriée de l'organisme, entraînant le développement de lésions.

Aussi, il a été prouvé que le risque d’avoir de l’endométriose était plus important chez les femmes n’ayant pas eu d'enfants et chez celles qui ont eu des menstruations précoces (avant 12 ans) ou qui ont des cycles menstruels courts (moins de 24 jours).

4 Comment diagnostiquer l’endométriose ?

Pas toujours facile de savoir si on souffre ou non d’endométriose. Il est important de prendre en compte les signes d’appel et d’être à l’écoute de votre corps. Si vous ressentez un ou plusieurs symptômes associés à l’endométriose, il est important de consulter un professionnel de santé. Afin de poser le diagnostic, plusieurs examens et tests doivent être réalisés. Cela peut inclure :

  • Un examen physique, y compris un examen gynécologique ;
  • Une échographie pelvienne ;
  • Une IRM pelvienne ;
  • Une laparoscopie (examen qui consiste à observer les organes génitaux par une petite incision dans l’abdomen).

Si l'endométriose est diagnostiquée, cela vous permettra de bénéficier d'une prise en charge et de soins adaptés. Le traitement de l'endométriose varie selon la sévérité de la maladie et les symptômes ressentis par la femme.

5 Comment soigner l’endométriose ?

Si à ce jour il n’existe pas de traitements définitifs de l’endométriose, certains traitements peuvent permettre de contrôler son évolution et limiter la douleur des patientes, à savoir :

  • Un traitement hormonal : les pilules contraceptives sont souvent utilisées pour traiter l'endométriose. Elles peuvent aider à diminuer la douleur associée à l'endométriose en réduisant la quantité d'endomètre qui se développe chaque mois. Selon le degré de sévérité de l’endométriose, une ménopause artificielle peut être mise en place. Cela consiste à mettre la production d'œstrogène par les ovaires à l’arrêt, ce qui conduit à l'absence de menstruations. Cette action peut être temporaire, dans ce cas elle n’engendre pas d’effets secondaires sur la fertilité, ou irréversible.
     
  • La chirurgie : elle est recommandée en cas d’échec du traitement hormonal. Elle est utilisée pour traiter l'endométriose en enlevant les tissus endométriaux qui se sont développés à l'extérieur de l'utérus. Il s’agit d’une chirurgie complexe, surtout si les tissus se sont fixés sur des organes fonctionnels (vessie, rectum, colon, etc.). Il est donc important de s’adresser à des chirurgiens spécialisés dans le traitement de l’endométriose.

La maladie étant invisible mais très handicapante, elle peut - au-delà des douleurs physiques - entraîner des troubles psychologiques tels que l’anxiété, la dépression, la fatigue mentale, la perte de productivité au travail, une baisse de libido, etc. Dès lors d’autres traitements, non médicaux, peuvent être mis en place pour soulager les douleurs physiques et psychologiques liées à la maladie :

  • Pratiquer la relaxation et la méditation, pour limiter son stress, reconnu comme étant un facteur aggravant de l’endométriose ;
  • Recourir à la médecine douce, telles que l’acupuncture, l’hypnose ou la sophrologie, réputées pour soulager la douleur liée à la maladie.
     
  • Lire aussi : Ces nouvelles disciplines qui font du bien

6 Endométriose et grossesse : quelles possibilités ?

Il est possible de tomber enceinte même si vous souffrez d’endométriose, mais cela peut être plus difficile. L’endométriose peut provoquer des dommages aux tissus de l'utérus, rendant parfois plus difficile l’implantation et le développement d’un embryon. Les femmes atteintes d'endométriose peuvent également avoir des difficultés à ovuler, ce qui rend plus difficile la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule.

En outre, l'endométriose peut également causer des lésions sur les trompes de Fallope, ce qui peut empêcher un ovule de se rendre dans l'utérus pour se fixer. La probabilité de grossesse est différente pour chaque femme. Elle dépend de l’âge, de l’étendue de l’endométriose, des traitements reçus et d’autres facteurs. Les femmes atteintes d’endométriose légère ont généralement autant de chances de tomber enceinte qu'une femme sans endométriose. On estime que 30 à 40 % doivent faire face à un problème d'infertilité.

7 Une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose

Depuis février 2022, une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose a été mise en place. C’est Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue et eurodéputée, qui s’est vue confier cette mission par Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé. Pour ce faire, près de 200 experts, associations de patients, professionnels de santé et chercheurs concernés par cette maladie ont été consultés. Après avoir remis leurs propositions au Président de la République, trois champs d’action ont été priorisés pour les prochaines années :

  • Pour la recherche : un programme d’investissements massifs dans la recherche sur l’endométriose va être élaboré ;
  • Pour améliorer l’offre de soins accessible aux personnes souffrant d’endométriose : des filières territoriales spécifiques à l’endométriose vont voir le jour dans chacune des régions. Elles permettront d’informer, de former, d’organiser le diagnostic, de soigner et si nécessaire d’orienter les patientes aux formes les plus complexes vers des centres de référence ;
  • Pour accroître la connaissance de l’endométriose non seulement parmi les professionnels de santé, mais plus largement au sein de la société : de nombreuses actions visant à former les professionnels et à informer le grand public sur cette pathologie encore méconnue vont être menées.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le contrat Garantie Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un(e) gynécologue*.

 

*Voir conditions du contrat
L'Essentiel de l'article
  • L’endométriose est une maladie chronique qui touche 10 % à 15 %(1) des femmes françaises en âge de procréer.
  • 30 à 40 %(1) des femmes souffrant d’endométriose doivent faire face à un problème d'infertilité.
  • Depuis février 2022, une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose a été mise en place.
Article suivant