Santé mentale des étudiants : des dispositifs pour se sentir mieux

Pour venir en aide aux étudiants en détresse psychologique, plusieurs associations et programmes ont vu le jour ces dernières années. Entre écoute et prévention, ces acteurs de la santé mentale étudiante s’activent pour le bien-être des jeunes.

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Rédaction SoPress

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« Problèmes familiaux, isolement, discrimination. Mais il y a aussi la précarité, les problèmes de logement ou financiers, voilà les difficultés que rencontrent les étudiants qui viennent à nous », explique Quentin Bourgeon, président de l’association Rêves Jeunes, présente dans plusieurs universités françaises et qui s’engage pour la santé mentale des étudiants. Une étude menée par l’Institut CSA vient confirmer ce constat de terrain. Publiée en juillet 2022, elle montre une situation alarmante : 70 % des étudiants sont en situation de mal-être.

35% des étudiants

en France auraient eu des pensées suicidaires.(1)

Des parcours de soins souvent trop longs

Pour venir en aide à ces jeunes, différents dispositifs ont été mis en place ces dernières années. L’Etat tente de s’emparer du problème avec son programme Santé Psy Étudiant. Il permet de prendre un rendez-vous en ligne avec un des mille cent psychologues volontaires. Les consultations sont gratuites, mais nécessitent un passage préalable chez un médecin généraliste pour obtenir une lettre d’orientation. Ils peuvent ensuite profiter de huit rendez-vous annuels, renouvelables l’année suivante. « L’idée c’est aussi d’habituer les étudiants à un parcours de consultation classique. On voit un généraliste, puis son spécialiste », justifie Vikie Ache, responsable communication et animation de Santé Psy Étudiant. Un processus contraignant et des délais parfois longs qui peuvent freiner les étudiants qui vivent un mal-être. « J’ai essayé Santé Psy Etudiant, mais les rendez-vous étaient trop éloignés. Je n’ai pas continué » constate Judith, 25 ans, en double licence histoire et philosophie à l’université de Créteil. En 2022, le dispositif du gouvernement aura tout de même permis à quarante-trois mille jeunes en détresse de rencontrer un psychologue.

Lire aussi : “Ça va (pas) la tête ?” le podcast pour décrypter le mal-être étudiant

38% des étudiants

ont renoncé à consulter un médecin au cours de l’année 2022 par manque de moyens et/ou de créneaux disponibles. (1)

Des assos à l'écoute des jeunes

Dans les facultés et écoles, des associations et des Bureaux d’aide psychologique universitaires (Bapu) travaillent aussi au quotidien pour améliorer la santé mentale des étudiants.

Après avoir abandonné Santé Psy Etudiant, Judith est tombée par hasard sur une affiche de Rêves jeunes en sortant d’un partiel. Après avoir discuté avec des membres de l’association, elle a décidé de rencontrer une de ses psychologues. « Mon problème c’était que j’étais un peu perdue après avoir été alitée un mois à cause du Covid, j’avais aussi du mal à jongler entre mon travail et mes études. Alors j’ai franchi le pas » raconte-t-elle. Outre la gratuité, c’est la disponibilité de la spécialiste consultée qu’a appréciée l’étudiante. « On s’est vues toutes les deux semaines et elle a pu s’adapter à mon emploi du temps. Je pouvais la contacter entre deux séances si ça n’allait pas », explique-t-elle.

Comme Rêves jeunes, l’association Nightline et ses six antennes partout en France permettent aux étudiants en détresse d’être entendus. Depuis sept ans, les bénévoles de Nightline proposent un service d’écoute par et pour des étudiants. L’association a également lancé il y a quelques mois une nouvelle ressource en ligne pour prendre soin de sa santé mentale et soutenir ses proches à travers un parcours personnalisé comprenant des mini-jeux, des entraînements, des activités et des fiches synthétiques. Pour Nightline comme pour tous les acteurs de la santé mentale des étudiants, la prévention reste un des enjeux majeurs. Tous constatent un tabou autour de ces questions, mais aussi une méconnaissance des dispositifs existants.

Alors forcément, certains jeunes abandonnent. L’enquête de l’Institut CSA montre notamment que 28% d’entre eux n’ont pas réussi à trouver un médecin et 13% ont eu des difficultés à s’y retrouver dans le système de santé. « Nous ne sommes pas sensibilisés. On ne sait pas forcément vers qui s’orienter quand on rencontre un problème. Je pense qu’en plus du travail des associations, les universités elles-mêmes pourraient informer les étudiants, au moment de la prérentrée par exemple », estime Judith, devenue elle-même bénévole à l’association Rêves Jeunes.

L'info en +
Services d’écoute gratuits pour les étudiants

Fil Santé Jeunes au 0 800 235 236 : Service téléphonique anonyme et gratuit pour les 12-25 ans tous les jours de 9h à 23h

Fil Santé Jeunes en Chat : sans inscription, anonyme, vous pouvez discuter avec un professionnel de l’écoute et votre conversation n’est stockée nulle part

Nightline : Service téléphonique anonyme et gratuit tous les soirs de 21h à 2h30

SOS Amitié au 09 72 39 40 50 : Service téléphonique anonyme et gratuit, tous les jours 24h/24

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L'Essentiel de l'article
  • 70 % des étudiants sont en situation de mal-être
  • Les temps d'attente et les coûts sont souvent trop élevés
  • Des associations de jeunes pour les jeunes existent partout en France

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