Les jeunes et l’alcool : il y a comme un hic en France !

Malgré une nette baisse de la consommation depuis les années 1960 (11,7 l/personne en 2017 contre 26 en 1961), les Français sont parmi les plus gros buveurs d’alcool au monde (1). Les jeunes boivent-ils plus d’alcool que leurs aînés ? Avec quelles conséquences pour leur santé (et leur foie) ?

Temps de lecture : 5 min

En France, la consommation d’alcool est autorisée à partir de la majorité. Pourtant, c’est dès 15 ans et 1 mois en moyenne (2) que les Français expérimentent leur première ivresse. À 17 ans, plus de 8 adolescents sur 10 ont bu de l'alcool, et près d’1 sur 10 en consomme même régulièrement (au moins 10 fois dans le mois) (3) ! Tout aussi inquiétant, près de 16 % ingurgitent à l’excès au moins trois fois dans le mois (3), une tendance heureusement en nette baisse par rapport à 2014 (- 25 %) ().

Infographie alcool chez les jeunes

 

1 Alcool : des différences générationnelles et genrées

Si les jeunes boivent de moins en moins (3), leur façon de s’enivrer est différente. D’abord, ils éclusent leur soif moins souvent : les 18-24 ans sont 2,3 % à boire tous les jours et 3,6 % pour les 25-34 ans. Cette part de buveurs quotidiens augmente au fil de l’âge pour atteindre un gros quart chez les 65-75 ans (4). Ils sont également 32,5 % à boire au moins une fois par semaine chez les 18-30 ans.

Des chiffres qui cachent pourtant de grandes différences entre garçons et filles, ces dernières étant nettement plus modérées : 4 % (4) des hommes mais seulement 0,7 % des femmes de 18-24 ans boivent tous les jours. Un écart qui se resserre ensuite : 6 % (4) d’hommes et 4 % de femmes chez les 25-34 ans. Les chiffres montrent également qu’1 jeune homme (18-24 ans) sur 5 (4) connaît au moins 10 ivresses dans l’année, contre 7 % des filles.

Autre fait : le verre de vin ne fait pas partie des rituels de la génération Y ! Les jeunes préfèrent les alcools forts (67,3 %) (3) ou la bière (63,5 %) au vin (35,9 %).

Chiffre-clé

La France est le 6e (1) pays le plus consommateur d’alcool parmi les 34 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

2 Le binge drinking*, un fléau si banal

Inversement, plus on est jeune, plus on boit en grande quantité à chaque occasion : en moyenne 3,3 verres (4) chez les 18-24 ans et 2,6 pour les 25-34 ans, contre 2,2 pour les 45-54 ans et 1,7 pour les 65-75 ans. Un phénomène qui, poussé à fond, mène au binge drinking : une consommation excessive et accélérée d’alcool dont le seul but est de chercher le black-out**. Environ la moitié des 18-34 ans (4) ont ainsi connu un épisode de binge drinking au cours des 12 derniers mois, au cours duquel ils ont bu au moins 6 verres. Importé des pays anglo-saxons, le binge drinking a presque doublé au cours des 25 dernières années : en 1992, 10 % des hommes et 3 % des femmes étaient concernés, contre 19 % et 7 % en 2017. Et chez les jeunes, l’ivresse n’est pas seulement plus intense, elle est aussi plus fréquente : 13,4 % (4) des 18-24 ans sont soûls plus de 10 fois par an, contre à peine 1 % des plus de 55 ans.

*beuverie
**Trou noir, perte de mémoire

 

Pour votre santé, l'alcool c'est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours !

Alcool Info Service

3 Alcool, le péril jeune

En France, l’alcool reste profondément ancré dans les habitudes, au point de (presque) faire tout oublier, et notamment les 41 000 décès annuels dont il est directement responsable (30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes) (1). L'alcool apparaît ainsi comme la deuxième cause de mortalité évitable, après le tabac.

Partout dans le monde, les jeunes paient un tribut particulièrement lourd : 1 décès sur 4 chez les 20-39 ans (5) est dû à l’alcool. Accidents de voiture, comas éthyliques, chutes mortelles, suicides… Les risques d’accidents sont démultipliés et les jeunes alcoolisés sont particulièrement vulnérables sur la route. Les conséquences sur la santé à plus long terme sont aussi importantes. Selon l’OMS, plus de 200 maladies physiques ou mentales et traumatismes sont provoqués ou aggravés par l’alcool (5). Sans oublier les conséquences économiques et sociales, comme le chômage et la précarité. Au total, le coût social de l’alcool en France est estimé à 120 milliards d’euros (6).

Jeune ou moins jeune, avant de voir des éléphants roses ou de faire une cirrhose, faites le point sur votre consommation d'alcool.
 


L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ.
À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Bon à savoir

Si vous avez des questions sur la consommation d’alcool de votre ado, vous pouvez contacter le 0 980 980 930 ou consulter la rubrique « L’alcool et vos proches » du site Internet alcool-info-service.fr. Articles, vidéos pédagogiques, réponses pratiques… Le site répond à toutes vos questions. Vous y trouverez également un annuaire qui recense toutes les structures d’aide spécialisée en France.

Volant et alcool ne font pas bon ménage !

Pour éviter l’accident, la Macif propose à ses sociétaires des ateliers « Améliorez votre sécurité sur la route ».
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L'Essentiel de l'article
  • L’âge moyen de la première ivresse est de 15 ans. (2)
  • 13,4 % de 18-24 ans ont été ivres plus de 10 fois au cours de l’année. (1)
  • Le binge drinking a doublé en 25 ans. (4)
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