Habitat indigne et bénévolat : se mobiliser pour lutter contre le mal-logement

La France compte 600 000 logements indignes ou insalubres (1). Insécurité, risques sanitaires, exclusion sociale... Les problèmes liés à ce fléau sont nombreux. Vous souhaitez vous engager pour cette cause ? Michel et Aurélia, bénévoles, vous livrent leurs expériences.

Temps de lecture : 6 min

Pour être mis en location, un logement doit respecter les normes sanitaires et de sécurité minimales définies par le décret du 30 janvier 2002 (2). Il doit également avoir une taille suffisante (soit une surface habitable d’au moins 9 m2 et une hauteur sous plafond d’au moins 2,20 mètres, soit un volume habitable d’au moins 20 m3) (3).

Lorsque ces conditions ne sont pas respectées, on parle d’habitat indigne, notion qui désigne l’ensemble des logements portants atteinte à la dignité humaine de ses occupants. Ce terme recouvre ainsi les logements insalubres, qui présentent des problèmes d’isolation thermique, d’humidité, d’infestation, de chauffage, manquent de clarté, d’éclairage et de ventilation… Ces conditions difficiles menacent la santé et la sécurité des habitants et concernent près de 4 millions de personnes en France (4). Alors comment devenir bénévole pour agir contre l’habitat indigne ?

1 Des travaux bénévoles pour mieux vivre chez soi

Pour venir en aide aux mal-logés, les associations se mobilisent, à l’image de la Fondation Abbé Pierre, très active dans ce domaine. Bénévole de l’association depuis 2017, Michel, jeune retraité, intervient sur des chantiers de rénovation de logements dégradés. « Je participe à la remise en état de logements chez des propriétaires occupants qui ont reçu les aides aux travaux énergétiques. Mais ces aides ne comprennent pas les finitions, donc certaines personnes n’ont pas les moyens de payer un artisan pour peindre ou embellir leur habitation », explique-t-il. La Fondation Abbé Pierre intervient chez l’habitant après sélection de son dossier. Ce sont des chantiers généralement d’une semaine où travaillent des bénévoles de la Fondation, en collaboration avec ceux d’autres associations comme Emmaüs ou La Sauvegarde de l’enfant à l’adulte.

Aurélia, quant à elle, ne connaissait pas grand-chose au maniement des outils, mais elle voulait apprendre… La crise sanitaire ayant mis un coup d’arrêt temporaire à ses études, elle décide de s’engager dans un service civique chez les Compagnons bâtisseurs. « Comme nous ne sommes pas spécialement formés, nous intervenons uniquement sur les finitions et la décoration : peintures, pose de papiers peints et des sols, etc. Si l’occupant le peut, on lui demande de participer. On organise aussi des ateliers où le public peut venir demander un conseil de bricolage ou emprunter du matériel » explique-t-elle.

2 Accompagner ceux qui en ont besoin

Entre deux coups de pinceaux, Michel se bat aussi pour faire avancer les procédures administratives et juridiques pour aider les ménages en situation de mal-logement. La Fondation Abbé Pierre, comme le Secours Catholique, aide les familles à obtenir la mise aux normes de leur habitation par différents recours (lettre recommandée au propriétaire bailleur, signalement auprès du service d’hygiène de la mairie ou de l'agence régionale de santé (ARS), signalement auprès et de la CAF, etc.).

Mais les bénévoles interviennent également pour trouver des logements temporaires dans les situations d’urgence, et surtout des solutions d’habitat durable pour les personnes en difficulté. Par le biais de permanences, L’Association Droit Au Logement (DAL) et le Secours Catholique aident les personnes mal logées à effectuer une demande DALO (droit au logement opposable) pour obtenir un logement décent. « Le but est d’accompagner les familles pour saisir une commission de médiation départementale, afin que leur situation soit reconnue comme “prioritaire et urgente” et qu’elles soient relogées. Si leur demande est refusée, nous les assistons ensuite pour faire un recours contentieux devant le tribunal administratif, qui peut ordonner au préfet de leur trouver un logement », raconte Michel.

En plus d’œuvrer pour faire valoir les droits liés à l’habitat, les associations se mobilisent pour dénoncer et sensibiliser le grand public face aux situations de mal-logement. Aurélie participe régulièrement à des manifestations aux côtés d’autres bénévoles. « Nos actions visent à alerter les autorités pour qu’elles agissent concrètement contre ce fléau et à mobiliser les donateurs pour soutenir les associations » explique-t-elle.

Chiffre-clé

50 % des personnes mal logées en France sont des propriétaires occupants (1) n’ayant pas les moyens financiers d’entretenir leur habitation.

3 Devenir bénévole contre le mal-logement, est-ce pour moi ?

Pas besoin d’être un as du bricolage pour participer à la lutte contre l’habitat insalubre ! Quels que soient vos aptitudes et le temps que vous pouvez consacrer pour aider les autres, cet engagement est une vraie source d’apprentissage et de gratification. Vous souhaitez vous lancer ? Vous pouvez commencer par contacter les associations de lutte contre le mal-logement qui œuvrent près de chez vous, ou vous connecter sur des sites d’appel au bénévolat comme Diffuz, la plateforme des défis solidaires de la Macif.

La Fondation d’entreprise du Groupe Macif soutient de nombreuses initiatives solidaires comme l’association Murmur ou Vivrensemble.
Renseignez-vous !

L'Essentiel de l'article
  • Il existe près de 600 000 logements indignes ou insalubres en France (1).
  • Des associations luttent contre le mal-logement au quotidien et partout en France.
  • Les bénévoles participent à diverses actions : travaux, conseils, démarches administratives…
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