Grand âge et dépendance, à quelles portes frapper ?

Qu’elle arrive progressivement ou brusquement, la perte d’autonomie nécessite une prise en charge adaptée aux besoins de la personne concernée, mais aussi des proches aidants. Aide financière, soutien psychologique, hébergement… Vers qui se tourner pour affronter la dépendance d’une personne âgée ?

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Autonomie et dépendance en un coup d'œil

L’administration française a mis en place un site dédié (1) à l’autonomie des personnes âgées et à l’accompagnement de leurs proches. Il regroupe toutes les sources d’information et les adresses des organismes utiles pour gérer une situation de dépendance. C’est un portail incontournable pour toutes celles et ceux qui aident un proche dépendant ou sont eux-mêmes touchés par la perte d’autonomie. Il permet, en outre, d’effectuer de nombreuses démarches grâce à des formulaires à remplir directement en ligne ou à télécharger. Vous y trouverez aussi un annuaire complet des points d’information, établissements spécialisés et services d’aide ou de soins à domicile.

Par ailleurs, des points d’information de proximité proposent un accompagnement global de la dépendance, notamment :

  • les Centres locaux d’information et de coordination (CLIC) offrent de l’information, mais aussi de l’écoute, du conseil et du soutien aux personnes dépendantes et à leurs proches.
     
  • les Maisons de l’autonomie, qui existent dans certains départements. Elles informent sur les droits et dispositifs existants et permettent, entre autres, de déposer une demande d’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou d’une aide sociale à l’hébergement (ASH), en cas d’accueil en établissement.
     
  • les Centres communaux d’action sociale (CCAS) ou les mairies pour les communes de moins de 1 500 habitants.

Ces points d’information constituent une « porte d’entrée » pour les personnes touchées par la dépendance, seniors ou non, comme pour les aidants. Selon les situations, ils pourront aussi vous orienter vers un gestionnaire de cas, qui coordonnera et planifiera l’intervention des différents professionnels et services nécessaires à la prise en charge de la personne dépendante.

Besoin d’aide face à la dépendance ?

Le contrat Garantie Autonomie Macif accompagne les aidants et les aidés dans leurs démarches administratives.

2 Évaluer la dépendance

L’un de vos proches est en perte d’autonomie et a besoin d’une aide régulière ? Pour adapter sa prise en charge, la première étape consiste à évaluer son niveau de dépendance. Cet examen peut se faire chez le médecin traitant de la personne concernée ou auprès d’équipes médico-sociales APA du conseil départemental de son lieu de résidence. Elle est basée sur la grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie, Groupes Iso-Ressources), qui établit six niveaux de dépendance (les « GIR », groupes interressources), de la dépendance totale à la pleine autonomie. Seuls les quatre premiers niveaux de cette grille ouvrent droit à l’APA.

2,12 MILLIONS

C'est le nombre de personnes âgées de 85 ans vivent en France. Elles devraient être 6,3 millions en 2060. (2)

3 Les aides financières

Les conseils départementaux

Les conseils départementaux sont en charge de l’aide à l’autonomie des personnes âgées de leur territoire, et en particulier du versement de l’APA et de l’ASH. Ces deux aides financières sont les plus couramment perçues en cas de dépendance, et permettent de couvrir une part importante des dépenses courantes (aide à domicile, hébergement, etc.). C’est donc vers eux que vous devrez vous tourner pour solliciter ces allocations, en votre nom propre si vous êtes concerné par la dépendance ou au nom de la personne touchée.

Les caisses de retraite

Les caisses de retraite proposent elles aussi des aides financières pour aider les seniors à maintenir leur autonomie, par exemple :

  • financement d’aménagements et d’équipements comme des barres d’appui ou des marches antidérapantes, du matériel de téléassistance, des portes et volets automatiques, etc.
  • financement de l’intervention d’une aide à domicile pour la livraison de repas, le ménage, la toilette, etc.

L’Assurance maladie

L’Assurance maladie peut être sollicitée par les personnes dépendantes à faibles revenus pour bénéficier, sous conditions de la CMUC (couverture maladie universelle complémentaire) ou de l’aide à la complémentaire santé (ACS).

Les complémentaires santé

Les organismes de complémentaire santé peuvent aussi venir en aide aux personnes dépendantes ou à leurs proches aidants au travers de garanties ou grâce à des dispositifs internes de solidarité. Ainsi par exemple, Macif Mutualité a mis en place un fonds d’action sociale qui peut, sous conditions et après étude du dossier, allouer une aide exceptionnelle à un adhérent pour financer, par exemple, du matériel médical non pris en charge par ailleurs. Les contrats santé, comme le contrat Garantie Santé de la Macif, peuvent aussi inclure des garanties d’assistance permettant de bénéficier d’une aide à domicile ponctuelle, souvent en cas de retour au domicile après une hospitalisation.

Le Trésor public

Le Trésor public accorde un crédit d’impôt sur le revenu pour les dépenses supportées et liées à l’emploi direct d’une personne à domicile affectée au service de la personne ou employée via un prestataire agréé (associations, entreprises), quel que soit le mode de paiement (Chèque emploi service (CESU), chèque…). Le crédit couvre 50 % des dépenses engagées dans la limite de 12 000 euros, éventuellement majorée sous certaines conditions.

Les aides financières pour aménager le logement

Sous certaines conditions, il est aussi possible de bénéficier de crédits d’impôts pour les dépenses liées aux équipements pour le maintien à domicile des personnes âgées. Les travaux concernent, par exemple, l’installation de volets roulants électriques et de portes coulissantes, l’aménagement de la salle de bains, la pose de revêtements antidérapants, etc.

L’ANAH (Agence nationale de l’habitat) peut allouer, selon vos conditions de ressources et étude de la demande, une   subvention pour des travaux d’aménagement du logement. Il existe deux types d’aides : une pour les propriétaires occupants anticipant le bien-vieillir à domicile, une pour adapter son logement en cas de handicap. Selon les cas, vous pourrez solliciter l’une ou l’autre.

1 265 000

personnes bénéficient de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). (3)

4 Les aides juridiques et administratives

L’assistance sociale

L’assistance sociale accompagne les personnes qui éprouvent des difficultés diverses, qu’elles soient financières, sociales ou psychologiques. Pour les personnes dépendantes ou les aidants, elle peut ainsi aider à la réalisation des démarches administratives, informer sur les droits et les aides disponibles, etc.

Le juge des tutelles

Le juge des tutelles peut être saisi si l’état de dépendance de la personne altère ses facultés mentales et/ou ses facultés corporelles de nature à empêcher l'expression de sa volonté et rend nécessaire l’ouverture et la mise en place d’une mesure de protection juridique (tutelle, curatelle…) afin de protéger ses intérêts patrimoniaux et/ou sa personne. Le juge des tutelles peut désigner un membre de la famille ou toute autre personne pour exercer, selon la situation, la mission de tuteur ou de curateur. Celui-ci aura alors la charge de gérer les biens et besoins de la personne placée sous sa tutelle ou curatelle.

Le mandataire judiciaire à la protection des majeurs

Si le juge des tutelles ne peut pas désigner un membre de la famille pour exercer la mission de tuteur ou de curateur, il nomme un mandataire judiciaire à la protection des majeurs ». Ce professionnel est alors en charge de l’accompagnement social, administratif, juridique et financier de la personne, bénéficiaire d’une mesure de protection juridique.

5 Les soins médicaux et paramédicaux

De nombreux professionnels de santé peuvent être sollicités pour améliorer le quotidien de la personne dépendante ou perte d’autonomie : le médecin traitant et pour les soins courants, les infirmiers et infirmières libérales. De même, en fonction des besoins, peuvent intervenir : pédicures-podologues, masseurs-kinésithérapeutes, gérontologues, dentistes, ergothérapeutes, psychomotriciens …

La consultation mémoire est un dispositif spécifiquement conçu pour évaluer les pertes de mémoire chez les personnes âgées et établir un diagnostic. Renseignez-vous si un proche (ou vous-même) présente ces symptômes.

6 Les hébergements spécialisés

Quand le maintien à domicile n’est pas possible ou pas souhaitable, il existe de nombreuses options de logement répondant à différents besoins : accueil familial, résidences services pour seniors autonomes, Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), USLD (unités de soins de longue durée), etc.

Pour choisir un établissement adapté, connaître les conditions d’accès et les tarifs, consultez le site Pour-les-personnes-agees.gouv.fr.

7 Le soutien et l'entraide

Les caisses de retraite proposent un soutien personnalisé aux personnes âgées fragilisées. Après évaluation globale des besoins à domicile de l’assuré, elles peuvent accorder de l’information et des conseils personnalisés ainsi que des aides à la vie quotidienne et au maintien du lien social.

Là aussi, les organismes complémentaires santé, notamment les mutuelles, peuvent prévoir une aide à domicile ponctuelle pour soulager les aidants et leur permettre, par exemple, de partir en vacances. Renseignez-vous directement auprès de votre interlocuteur habituel.

De nombreuses associations peuvent aussi vous venir en aide et vous informer, vous aider à trouver des professionnels et des services adaptés, défendre vos droits ou tout simplement recevoir un soutien moral. Citons par exemple :

L'Essentiel de l'article
  • Il existe un portail public entièrement dédié à la question de la dépendance des personnes âgées.
  • Les points d’information de proximité comme les Centres locaux d’information et de coordination (CLIC) et les conseils départementaux sont des points d’entrée incontournables.
  • Pensez aussi aux associations.
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