Vélos, trottinettes et scooters en libre-service ont réussi à conquérir les utilisateurs. Mais avec les problèmes de sécurité, de partage de l’espace public et de vandalisme, l’engouement des Français pour ces engins de mobilités douces va-t-il suffire à faire perdurer le free-floating ?
1 Le free-floating, moteur de chaos urbain ?
Prenez une grande ville congestionnée, ajoutez-y quelques milliers de véhicules en free-floating, mélangez… Et c’est la cohue ! Rien qu’à Paris, quelque 20 000 trottinettes (2) et 4 500 vélos (3) seraient en circulation. L’espace n’étant pas extensible et les habitudes difficiles à changer, l’arrivée de ces nouveaux véhicules provoque de nombreuses frictions entre les usagers de la chaussée, des pistes cyclables et des trottoirs. Avec un risque accru d’accidents :
+ 30 % en décembre 2019. (4)
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2 Quand les opérateurs rétropédalent
Elle semble loin l’euphorie des débuts, suite à l’ouverture des marchés en 2018. Les grandes villes comme les plus petites ont vu des vélos et des trottinettes de toutes les couleurs fleurir sur le pavé. À peine deux ans plus tard, c’est le coup de frein : vols, vandalismes, contraintes réglementaires et problèmes de disponibilité ont eu raison de nombreux opérateurs qui ont jeté l’éponge.
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En Chine, des cimetières de vélos free-floating
Volés ou dégradés, les vélos en free-floating ont une courte espérance de vie. Un sujet dont s’est saisi le photographe Wu Guoyong, dont les impressionnants clichés de « cimetières » regroupant parfois plus de 100 000 vélos ont fait le tour du monde.
3 Les utilisateurs vont-ils se dégonfler ?
Occupant un vide juridique à leur lancement, les trottinettes électriques ont longtemps été synonymes de liberté. Depuis octobre 2019, c’est fini ! Les nouvelles dispositions du Code de la route encadrent désormais les pratiques : interdiction de rouler sur les trottoirs, obligation d’utiliser les pistes cyclables, port d’accessoires réfléchissants la nuit, bridage à 25 km/h, stationnement limité aux zones marquées au sol… D’après une enquête 6-t/Ademe, environ quatre utilisateurs sur dix seraient découragés par certaines mesures. (5) Un chiffre que semble – pour le moment – contredire l’usage…
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des utilisateurs de trottinettes en free-floating doivent souvent renoncer faute de disponibilité. (5)
4 Encadrer pour pérenniser
Si le succès actuel du free-floating est indéniable, difficile de dire si la tendance va durer. Pour limiter les nuisances et redorer leur image, certains opérateurs ont accepté de modifier leurs règles d’utilisation en imposant par exemple aux utilisateurs de stationner les trottinettes dans les zones dédiées. À Paris, la mairie a lancé un appel d’offres visant à limiter le nombre d’opérateurs de trottinettes à 3. L’objectif est de pérenniser l’offre en l’encadrant mieux. Côté vélos, les difficultés de mise en place du nouveau service municipal de vélos en libre-service ont créé des opportunités, notamment pour des prestataires privés de vélos électriques. En région, ça bouge aussi ! De petits opérateurs, en particulier à Angers et Bordeaux, plus modestes mais avec un modèle solide, prennent leurs marques.
Rendez-vous fin 2020 pour le bilan !