Foot : les filles sur le terrain !

Halte aux clichés ! Le ballon rond attire de plus en plus les filles. Et la Coupe du monde de foot féminin qui se déroulera en France du 7 juin au 7 juillet, à travers 52 matchs, risque de susciter de nouvelles vocations.

Temps de lecture : 7 min

à propos du contributeur

Alma

11 ans, joueuse de foot depuis 6 ans

Qui a dit que le ballon rond était une affaire de garçons ? Les filles sont de plus en plus nombreuses à enfiler leur maillot. 163 000 (1) d’entre elles sont licenciées à la Fédération française de foot en 2019 (FFF). Encouragés par un plan de féminisation lancé en 2012 par la FFF, de nombreux clubs ont ouvert des sections féminines. Si la moitié des clubs avait une section réservée aux femmes il y a cinq ans, aujourd’hui deux clubs sur trois en ont créé.

L’objectif pour l’année 2020, franchir le cap des 200 000 joueuses !

En quoi consiste le plan de féminisation de la FFF ?

Afin d’inciter les femmes à jouer au football, la FFF a mis en place des actions au cœur des régions. La campagne « Mesdames, franchissez la barrière » a permis de sensibiliser chaque club. Des éléments de langage ont été envoyés aux dirigeants afin de les aider à trouver les bons mots pour recruter de nouvelles joueuses. Des objets promotionnels et des affiches accompagnent aussi ce dispositif. Par ailleurs, depuis 2012, chaque club dispose d’une personne référente qui se charge de l’accueil et du suivi de chaque nouvelle joueuse. Des missions éducatives ont aussi été mises en place auprès des plus jeunes au travers du programme « Le football des princesses » : chaque enseignant reçoit un kit pédagogique lui permettant d’animer une séance de football. Une semaine dédiée au football féminin organisée en mai a aussi vu le jour. Enfin, 70 anciennes joueuses internationales ont été désignées comme ambassadrices : elles relaient donc leur expérience auprès du grand public. Autant de prises de parole qui permettent d’encourager les jeunes filles à jouer au football.

À 11 ans, Alma est une mordue de foot. Elle évoque en compagnie de son papa, Jean-Christophe, sa passion et la manière avec laquelle elle s’est intégrée dans une équipe mixte.

1 À quel âge as-tu eu envie de faire du foot ?

Alma : « Dès l’âge de 5 ans. J’avais l’habitude de jouer au foot avec mes frères. J’aimais beaucoup ça ! Quand j’ai eu 6 ans, mes parents se sont renseignés pour m’inscrire dans un club. Une association créait justement une équipe de filles : on a sauté sur l’occasion ! »

2 Aujourd'hui, tu joues dans une équipe de filles ?

Alma : « Non, car la section filles n’a pas tenu longtemps. Il n’y avait pas assez de joueuses. Deux ans après le début de l’équipe, je me suis retrouvée toute seule parmi des garçons. Du coup, j’ai intégré une équipe de garçons qui avaient un an de plus que moi. L’entraîneur m’a encouragée à participer aux entraînements. Mais je faisais des exercices spécifiques pendant que les garçons disputaient de vrais matchs. Du coup, je m’ennuyais et j’en ai parlé : je voulais absolument participer aux matchs ! Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. Je joue dans ma catégorie tous les lundis et vendredis et j’ai droit au même traitement que les garçons. Et puis je ne suis plus la seule fille de l’équipe car ma meilleure amie, que j’ai initiée au foot, a rejoint mon club ! »

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Le nombre de femmes affiliées à la FFF a quasiment triplé en 7 ans : on n’en comptait que 55 000 en 2011 ! (1)

3 Comment se comportent les garçons avec une fille dans leur équipe de foot ?

Alma : « Pas toujours bien, car ils n’ont pas l’habitude de jouer au foot avec des filles… Au début, j’avais le droit à : « Mais t’es une fille ou un garçon ? ». Ce n’est pas toujours agréable. Un jour, j’ai tiré et le gardien a arrêté le but. Ils m’ont dit que j’étais nulle… Quand je jouais avec les filles, je n’avais jamais connu ça. Aujourd’hui, ils me connaissent tous et ils ne se moquent plus de moi : je fais vraiment partie de l’équipe ! »

Le foot féminin passionne de plus en plus !

En avril 2011, le match opposant les Lyonnaises aux Parisiennes, a battu un record d’affluence en France pour un match de foot féminin, avec 26 000 spectateurs dans le stade (2). À l’étranger, le foot féminin fait aussi des émules puisqu’en mars 2019, le match opposant l’Atlético de Madrid au FC Barcelone a rassemblé plus de 60 000 spectateurs (3) ! La rencontre avait lieu dans le stade madrilène Wanda Metropolitano.

4 Comment cela se passe-t-il sur le terrain ?

Jean-Christophe, le père d’Alma : « Alma se comporte avant tout comme une joueuse de foot. Quand elle entre sur le terrain, elle est là pour jouer, pas pour défendre son identité de fille. Certains garçons pourraient l’exclure et ne pas lui faire de passes, mais heureusement, le foot féminin devient de plus en plus populaire et les mentalités ne cessent d’évoluer. Mais je constate que c’est surtout un phénomène de groupe. Quand ma fille débarque sur un terrain avec deux garçons, ça se passe toujours mieux que quand ils sont quinze. Plus les filles seront nombreuses sur le terrain, plus l’idée que ce sport n’est pas réservé aux hommes entrera dans les mœurs ! »

Alma : « Au début, quand je descendais au parc en bas de la maison et que je demandais à jouer, les garçons me laissaient attendre sur le côté, ou ils me cantonnaient au goal ou à la défense. Je suis souvent rentrée en pleurs à la maison… Aujourd’hui, ils ont compris que je savais jouer : ça change tout ! »

Et la féminisation de l’arbitrage ?

La France compte 1 000 femmes arbitres pour 26 000 hommes (4). Le 28 avril 2019, Stéphanie Frappart a été la première femme à arbitrer un match de Ligue 1 (Amiens-Strasbourg) (5). Elle participera également à l’arbitrage de la prochaine Coupe du monde.

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Ce sport est-il source d'épanouissement ?

Jean-Christophe : « Oui, en se confrontant ainsi aux garçons, Alma a dû déployer des forces pour s’imposer. Elle a appris à s’affirmer dans un monde masculin, ça a forgé son caractère. Je suis fier d’elle ! Physiquement, elle se donne à fond. Elle est très dynamique, a besoin de se dépenser. Ce sport lui convient bien. »

Alma : « C’est vrai, je suis moins timide. Avant, je n’osais pas demander à jouer. Je restais sur le bord du terrain et j’attendais qu’on m’autorise à entrer. Aujourd’hui, je m’impose et pendant les matchs, je dis aux garçons de me faire des passes, comme dans une vraie équipe ! »

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Bon à savoir

Une enquête menée par l’UEFA (6) sur 4 000 adolescentes a montré que le football boosterait davantage la confiance en soi que la plupart des autres sports. 80 % des jeunes footballeuses déclaraient avoir plus confiance en elles et 48 % se sentir moins complexées.

6 Envisages-tu une carrière professionnelle dans le foot féminin ?

Alma : « Je ne sais pas encore. Mais je compte changer de club bientôt pour rejoindre le FC Paris, un club qui a une équipe féminine. Cela me permettra de faire des déplacements et de disputer plus de matchs : j’ai hâte ! »

L'Essentiel de l'article
  • La Coupe du monde de foot féminin se tiendra en France du 7 juin au 7 juillet 2019.
  • Depuis 2012, la FFF encourage les filles à jouer au football au travers de son plan de féminisation.
  • En 2019, la France compte 163 000 joueuses de foot (1). Objectif : 200 000 joueuses en 2020 !

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