Et si on partait en voyage solidaire en famille ?

Découvrir un pays en famille tout en participant à la vie locale, c’est ce que permet le voyage solidaire. La garantie d’un séjour qui laissera des souvenirs inoubliables aux parents comme aux enfants, à condition de bien le préparer. Des conseils avant de boucler vos bagages.

Temps de lecture : 7 min

à propos du contributeur

Cécile

Mère de 3 enfants, partie en voyage solidaire

Sri Lanka

À l’approche de l’été, Cécile, la quarantaine, a souhaité partager une expérience de voyage différente avec ses trois enfants, Thibault, 14 ans, Amaury, 12 ans et Maxime, 11 ans. Toute la famille est partie au Sri Lanka pendant deux semaines pour restaurer le mobilier d’une école et arpenter le pays avec un guide. Elle explique son choix et raconte ce séjour peu ordinaire.

1 Que recherchiez-vous avec ce voyage solidaire ?

« L’an dernier, j’ai eu envie de proposer un autre style de vacances à mes enfants. Je voulais les emmener en voyage, mais étant seule avec eux, je ne voulais pas partir, sac à dos, à l’aventure. Je tenais à ce que l’on soit encadrés, mais je souhaitais qu’ils puissent être en contact avec les habitants du pays en question. Quand on part en voyage touristique, on passe d’hôtel en hôtel et on est finalement peu confrontés à la réalité quotidienne des gens. Ce voyage, c’était une façon de leur ouvrir les yeux sur le monde et de leur montrer à quel point ils vivaient dans un milieu privilégié. »

2 Comment avez-vous choisi votre organisme ?

« Quand je me suis mise en quête d’une destination et d’un voyage solidaire, je n’ai pas trouvé grand-chose sur Internet. Le déroulé du voyage et les missions proposées aux familles n’étaient pas toujours très clairs. Car il faut savoir que dans le cadre de ces séjours, un pourcentage du prix du voyage, variable selon chaque association, sert à soutenir des projets de développement prioritaires dans le pays visité. Nous sommes partis avec une agence en ligne qui m’a séduite par la clarté de son discours. On sait précisément comment notre argent est utilisé et à quoi il contribue. J’aimais aussi l’idée que nos kilomètres en avion soient compensés en empreinte carbone (l’agence retient 25 euros sur chaque voyage pour financer des cuiseurs à bois économes en contrepartie des émissions de gaz à effet de serre produites). »

Bon à savoir

Alerte arnaque : comment s’assurer que l’on passe par une ONG bien répertoriée ?

L’ATR, l’association Agir pour un tourisme responsable recense et contrôle les organisateurs de voyages reconnus chaque année. Ces agences ont pris des engagements en faveur du tourisme solidaire et ont été sélectionnées pour leurs implications auprès des régions d’accueil. N’hésitez pas à poser des questions à l’agence en question si vous avez besoin d’explications supplémentaires ou à questionner d’anciens voyageurs sur les forums consacrés aux séjours alternatifs.

3 Aviez-vous des craintes avant de partir en vacances solidaires ?

« Pas moi, mais certains de mes enfants, oui ! Il a fallu que je leur explique le projet. Je leur ai montré la vidéo d’un voyage solidaire au Cambodge. Mon fils de 11 ans était emballé à l’idée de partir aider une population locale, celui de 12 ans semblait un peu plus sur la réserve et mon aîné n’avait pas du tout envie de partir. Il craignait l’absence d’électricité et… de téléphone ! Se couper du monde et de ses copains, via les réseaux sociaux, ce n’était pas évident pour lui. »

3 conseils aux familles voyageuses

  • 1

    Avant de sauter dans l’avion, même si vous passez par une agence, procurez-vous un ou des guides de voyage. Cela vous donnera des informations supplémentaires sur le pays, ses habitants, les coutumes locales.
  • 2

    On a toujours tendance à partir avec des valises trop chargées. Renseignez-vous avant le départ sur le nécessaire à emporter et forcez-vous à vous limiter. En voyageant léger, on gagne en confort et les déplacements entre chaque étape sont plus faciles.
  • 3

    Rendez-vous sur le portail France Diplomatie, mis en place par le gouvernement pour connaître la situation diplomatique du pays avant de vous engager sur une destination.

4 Quelle mission solidaire avez-vous réalisée ?

« Notre mission a duré cinq jours. Nous sommes partis au nord du Sri Lanka. Notre objectif était de restaurer le mobilier très vétuste d’une école dans un village. Avec une autre famille, nous y avons séjourné et nous passions entre quatre et cinq heures par jour dans l’établissement pour effectuer les travaux. Des menuisiers locaux coupaient des planches de bois et s’occupaient de redresser la structure en métal des chaises et tables à rénover, de remplacer les planches en bois si nécessaire. Nous étions ensuite chargés de les peindre. Pendant notre temps libre, le guide nous emmenait visiter les environs et vivre des expériences avec les locaux. »

5 Quelle expérience vous a le plus marquée ?

« Nous avons été accueillis comme des rois dans cette école. Je garde un souvenir ému de l’accueil que nous ont réservé le directeur et les enfants. À notre arrivée, ils avaient organisé une cérémonie. Les élèves étaient tous habillés en blanc. Ils avaient préparé des colliers de fleurs fraîches et ont constitué une haie d’honneur pour nous souhaiter la bienvenue. C’était magnifique. Le directeur était très heureux que nous venions les aider, plutôt que d’aller séjourner sur une plage de rêve. Il l’avait expliqué aux enfants qui semblaient aussi reconnaissants que lui… »

6 Comment vos enfants ont-ils vécu la mission ?

« Au départ, mon aîné s’est montré assez fermé. Il refusait de jouer ou de parler aux enfants du village qui avaient le même âge que lui. Mais au fil du temps, il s’est détendu. On garde tous un très bon souvenir de ce voyage. Cette expérience les a beaucoup touchés et on évoque souvent des souvenirs de ce voyage. »

7 Quelle a été la suite de ce voyage solidaire ?

« Nous avons parcouru le nord du pays avec notre guide. Une autre famille faisait partie du voyage. Leurs enfants, en revanche, avaient plutôt une vingtaine d’années. Le programme était varié et riche : visite de mangroves, de temples, safari d’une journée, plage… C’était magique. »

8 Quels ont été les bénéfices de ce voyage solidaire ?

« Ce voyage a profondément marqué les enfants. Ils ont pu se rendre compte de leur confort. Je me souviens notamment d’un de mes fils qui avait relevé que le salaire mensuel d’un habitant de la capitale représentait le prix des baskets qu’il avait aux pieds… Mes enfants sont ressortis de cette expérience grandis, plus débrouillards et plus humbles. »

9 Êtes-vous prêts à repartir ?

« Pas cet été ! Mais l’année prochaine très certainement ! Je ne veux pas imposer à mes enfants un voyage utile chaque année. Ça reste des vacances enrichissantes mais assez fatigantes. Dès notre arrivée, malgré le décalage horaire, la mission démarrait… Et c’est aussi un séjour qui remue émotionnellement. On va attendre d’intégrer tout ça avant de repartir… »

L'Essentiel de l'article
  • Un pourcentage du prix du voyage sert à soutenir des projets de développement prioritaires dans le pays visité.
  • L’association Agir pour un tourisme responsable recense et contrôle les organisateurs de voyages reconnus.
  • Avant de partir, il est important de s’assurer de la situation diplomatique du pays en se rendant sur le site de France Diplomatie.
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