Drogues : liste, effets et dangers sur la santé

Depuis plusieurs décennies, l’usage des drogues s’amplifie et se diversifie, touchant désormais la société française dans son ensemble. Quelle est la liste des drogues et leurs effets ? À long terme, quelles conséquences sur la santé ? Quelles solutions pour décrocher ?

Mis à jour le 05/07/21

Temps de lecture : 7 min

1 Les différentes drogues

Le mot drogue désigne des substances, naturelles ou synthétiques, ayant un effet modificateur sur l’état de conscience et/ou sur l’activité mentale. Elles sont consommées pour leurs effets spécifiques ou pour les sensations de bien-être immédiat qu’elles peuvent procurer. Toutes sont susceptibles de créer une dépendance psychologique ou physique.

On les classe en trois catégories, selon les effets qu’elles produisent sur le système nerveux central. Il n’existe donc pas une drogue mais des drogues.

Les perturbateurs/hallucinogènes

Généralement, ces drogues créent une difficulté à se situer dans l’espace ou dans le temps. Le fonctionnement des sens comme la vue et le toucher sont modifiés.

On retrouve :

  • le cannabis sous toutes ses formes : herbe (weed, beuh…), résine (haschich, hasch, shit…), etc.
  • les champignons hallucinogènes ;
  • le LSD et les acides, aussi appelés trips ou buvards ;
  • la kétamine ;
  • la MDMA (l’ecstasy) ;
  • le PCP ou poudre d’ange, et la mescaline.

Les dépresseurs

En général, ces drogues agissent sur le système nerveux central en engourdissant le cerveau et en ralentissant le fonctionnement du corps. Certaines d’entre elles peuvent également déformer les perceptions.

On retrouve :

  • certains solvants et certaines colles (comme l’éther ou l’acétone) ;
  • le GHB - GBL (aussi appelé drogue du viol) ;
  • les benzodiazépines (comme le Valium®, le Xanax®, le Temesta®, etc.)
  • l’héroïne (aussi appelée horse, rabla, blanche…), ainsi que les autres opiacés comme la morphine ou la codéine.

Les stimulants

De manière générale, ces drogues causent de l’excitation et de l’agitation.

On retrouve :

  • la cocaïne et ses dérivés comme le crack ;
  • le poppers ou nitrite d’amyle ;
  • les amphétamines ou speed ;
  • les méthamphétamines, aussi appelées Ice ou Crystal.

France : une consommation de drogues qui n’est pas marginale*

  • 10 %

    des Français de 16-30 ans consomment du cannabis au moins une fois par mois.
  • 5 %

    des Français de 16-30 ans consomment de la cocaïne au moins une fois par mois.
  • 71 %

    des consommateurs réguliers de substances (toutes confondues) ont perdu le contrôle d’eux-mêmes au moins une fois au cours des 12 derniers mois au point de ne plus vraiment savoir ce qu’ils faisaient

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Drogues : conséquences et dangers

Dépendance, diminution de l'appétit, pertes de mémoire, dépression, psychose toxique... Chaque drogue, qu’elle soit dite douce ou dure, très addictive ou peu addictive, a son potentiel de nuisance spécifique sur la santé, qui dépend aussi du consommateur et de son comportement, de sa sensibilité, de son état physique et psychique.

La Mildeca (Mission interministérielle de la lutte contre les drogues et les conduites addictives) classe les dangers de la consommation de drogues en trois catégories : les troubles physiques, les troubles psychiques et les risques sociaux.

Les troubles physiques

Ces troubles sont généralement directement liés aux effets immédiats de la drogue. Ils peuvent aller de simples vertiges, de nausées, de pertes de mémoire, d’hyperthermie, de tachycardie jusqu’à la perte de conscience ou au décès par overdose. Les dangers sont augmentés par la quantité de drogues prise, et leur composition (concentration trop forte de certaines molécules dans une drogue trop pure, addition de produits toxiques pour couper la drogue, ou combinaison de diverses molécules plus ou moins actives).
Pour réduire les risques d’overdose accidentelle et d’effets secondaires potentiellement mortels, certaines associations proposent de tester la composition des drogues, en particulier chimiques, sur les lieux de consommation festive comme les festivals de musique. La démarche vise uniquement à prévenir les consommateurs des dangers particuliers de la drogue qu’ils s’apprêtent à prendre, et non à inciter à la consommation.

Toutes les drogues sont susceptibles d’engendrer des troubles physiques, même si on les associe souvent aux drogues de synthèse (amphétamines, MDMA, etc.) ou à l’héroïne.

Les dangers sont également sanitaires, notamment avec le risque de transmission du sida par l’échange de seringues usagées.

Les troubles psychiques

À court ou à moyen terme, ils peuvent aller d’angoisses, de nervosité, d’instabilité d’humeur à des états plus dépressifs ou à l’apparition de phobies. Les capacités de concentration diminuent et la mémoire est affectée. Sur le long terme, les risques concernent la dépression et des troubles importants de la santé mentale.

On associe souvent les troubles psychiques aux drogues dites dures comme la cocaïne, l’héroïne ou le LSD. Néanmoins la consommation régulière de cannabis, ou la prise de MDMA, par exemple, sont tout aussi susceptibles d’entraîner l’apparition de ces troubles.

De nombreuses études sur les toxicomanes demandeurs de soins contre l’addiction montrent que la majorité d’entre eux (de 70 à 90 % selon les études (1)) souffrent également de troubles psychopathologiques. Le lien entre consommation de drogues et troubles mentaux est toujours difficile à analyser, l’un pouvant être à l’origine de l’autre. Néanmoins, la toxicomanie constitue un terrain favorable à l’apparition ou l’exacerbation de ces troubles.

Les risques sociaux

La désinhibition liée à la consommation de certaines drogues peut entraîner des risques immédiats tels que la violence et la modification de la perception de son environnement. L’altération de la notion de danger, souvent associée à la prise de cocaïne par exemple, est aussi un facteur de risques majeurs pour le consommateur comme pour son entourage.

Par ailleurs, des troubles psychologiques graves telles que les difficultés relationnelles et la dépression peuvent accompagner une désocialisation progressive.

La fondation Macif

soutient La sauvegarde du Nord, qui accueille des toxicomanes en soins, ainsi que de nombreuses initiatives pour lutter contre la désocialisation.

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Les taux de THC de la résine et de l’herbe de cannabis sont aujourd’hui en moyenne environ deux fois plus élevés qu’il y a dix ans.**

3 Se faire aider

En cas de consommation régulière de drogue, il est important de trouver de l’aide pour décrocher. Il est conseillé de rencontrer un professionnel de l’addictologie pour établir un protocole d’arrêt adapté. Les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et les unités hospitalières d’addictologie proposent une prise en charge complète du sevrage par des équipes médicales pluridisciplinaires, intégralement remboursée par la Sécurité sociale (pour la recherche d’un CSAPA ou un service d’addictologie, consulter cette page). Des structures comme Drogue Info Service proposent de l’aide dans une démarche d’orientation, en garantissant l’anonymat, par tchat en ligne ou par téléphone (0 800 23 13 13).

L'Essentiel de l'article
  • Une drogue est une substance naturelle ou synthétique modifiant l’état de conscience et/ou l’activité mentale.
  • LSD, weed, cocaïne, MDMA, heroïne, etc., chaque substance procure des effets spécifiques recherchés par leurs consommateurs.
  • Les impacts sur la santé sont à prendre particulièrement au sérieux à court comme à long terme. Les dangers sont d’ordre physiques, psychiques et sociaux.
  • Les CSAPA et les unités hospitalières d’addictologie proposent une prise en charge complète et intégralement remboursée de la toxicomanie.
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