Demain, tous colocs ? Les Français et les nouvelles formes d’habitat

Habitat participatif, colocation intergénérationnelle, travail à domicile… : comment les Français s’adaptent et s’approprient les nouvelles formes de logement ? Le point sur 4 tendances.

Temps de lecture : 6 min

1 Jeunes actifs : bienvenus dans l’auberge espagnole !

Avec 2,2 personnes en moyenne par foyer, selon l’Insee, les ménages français n’ont jamais été aussi réduits. Et l’on voit en parallèle des tendances qui explosent depuis quelques années : la colocation sous toutes ses formes se distingue tout particulièrement.

Bien connue des étudiants, elle intéresse aujourd’hui de plus en plus les jeunes actifs, sur un modèle qui existe depuis très longtemps au Royaume-Uni, par exemple. Une étude menée notamment par une agence spécialiste de la colocation estime même que ces profils ont tendance aujourd’hui à rattraper, voire à dépasser en nombre les colocations étudiantes : ainsi, au premier trimestre 2017, 45 % des demandes de colocations émanaient de salariés, contre 40 % pour les étudiants.

À l’origine de cet engouement, il y a bien sûr la hausse du coût du logement, que ce soit à l’achat ou à la location, mais aussi la raréfaction des logements sociaux, notamment dans les grandes villes. Que ce soit en colocation classique, en sous-location ou en logement chez l’habitant, l’Insee estime ainsi qu’un peu plus de 7 % des Français vivent aujourd’hui en « ménage complexe » (ménage composé de plusieurs personnes sans liens familiaux), soit 1 point de plus qu’en 1990.

2 Jeune et senior, la cohabitation gagnante

Mais de plus en plus de colocataires le sont de leur plein gré : la convivialité et le fait de ne pas se sentir isolé comptent pour beaucoup dans le choix de ce mode de vie. Exemple typique de colocataires heureux : les seniors ! La cohabitation « intergénérationnelle » n’a jamais autant eu le vent en poupe, même s’il s’agit en fait d’une pratique relativement ancienne. Selon une enquête de l’Ifop, les propriétaires qui avaient une chambre disponible et se révélaient intéressés par la location représentaient 7 % des Français en 2014. Et c’est une tendance grandissante.

Le principe de cette coloc ? Un senior, propriétaire ou locataire d’un grand logement, décide de louer une chambre à un jeune (étudiant, le plus souvent). Le loyer est généralement plus avantageux que dans une colocation classique, surtout lorsqu’il est payé en complément de services rendus à la personne âgée (lui tenir compagnie, faire les courses ou du petit bricolage, sortir le chien, etc.) : tout le monde y gagne ! Plus récemment, bien qu’encore marginale, la colocation entre seniors fait également son apparition parmi les tendances émergentes (mais pas encore dans les statistiques).

3 Habitat participatif, pour vivre autrement

Autre phénomène émergent, l’habitat participatif (appelé aussi habitat coopératif ou collaboratif). Encadré par la loi ALUR depuis 2014, ce modèle d’habitat permet à des personnes de s’associer et de travailler ensemble, main dans la main aussi avec les architectes et les constructeurs, à la conception des logements : construire ou acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation, définir les espaces communs et leurs usages, choisir les matériaux et les énergies dans une optique de performance environnementale, avoir une politique sociale d’attribution des logements, assurer les règles de gestion ultérieures des immeubles… Le tout dans une logique « de partage et de solidarité entre les habitants », selon les termes de la loi.

En France, la part des nouveaux logements construits en mode participatif est encore ultra-minoritaire, bien qu’en augmentation. Selon le ministère de la Cohésion des territoires, le phénomène est en revanche déjà très développé dans certains pays comme la Suisse (où il représente 5 % des nouveaux logements, soit 130 000 logements) et surtout la Norvège, où pas moins de 15 % des logements sont conçus sur le modèle coopératif.

15 %

des nouveaux logements sont construits sur le modèle de l’habitat participatif en Norvège, 5 % en Suisse. En France, le phénomène est tout juste émergent.*

4 Le bureau à la maison, c’est oui !

Le développement de l’usage des nouvelles technologies rend le télétravail de plus en plus courant pour un nombre croissant de professions. Si aujourd’hui seuls 17 % environ des Français sont concernés(1), leur nombre a plus que doublé sur les huit dernières années(2). Un phénomène renforcé par l’augmentation du nombre de travailleurs free-lances ou autoentrepreneurs (+ 21 % entre 2003 et 2014)(3), dont une part importante travaille à domicile : selon une étude Harris Interactive de 2017, 36 % des Français déclarent travailler occasionnellement depuis leur domicile et 75 % considèrent le développement du télétravail comme une bonne chose.

Conséquence : les logements deviennent des espaces mixtes entre vie privée et vie professionnelle. La tendance des lofts, les logements connectés, le développement de la « smart city » sont les multiples faces d’un même mouvement de disparition des frontières entre les univers professionnel et personnel, qui change en profondeur le visage des villes et nos façons d’habiter.

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L'Essentiel de l'article
  • Dans les grandes villes, la colocation concerne désormais autant les actifs que les étudiants.
  • Les seniors se mettent à la cohabitation intergénérationnelle.
  • L’habitat participatif se développe en France.
  • Le travail à domicile a explosé sur les quinze dernières années.

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