L'importance de la communication non verbale avec son enfant

Il n’a pas encore les mots pour les dire et pourtant beaucoup de choses à exprimer. Comment être sûr de comprendre ce que veut dire son bébé ? Bien saisir cette communication non verbale passe par une fine observation de son comportement - mais aussi en étant attentif à ce qu’on lui transmet.

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Rédaction SoPress

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Récurrence et essais : l’observation est la clé

C’est une évidence, mais il faut bien sûr être attentif à tous les signes que peut communiquer le nourrisson, et ce dès les premiers mois. « À une période, on disait qu’il fallait laisser pleurer le bébé , explique Isabelle Iserable, psychomotricienne à Marseille. Mais non : il faut être à l’écoute de cet être qui manifeste des émotions, pour que l’enfant soit rassuré et qu’il ressente la sécurité interne essentielle à son développement. » Au fil du temps, et en fonction des réponses apportées par les parents, le bébé va développer des récurrences spécifiques, qu’il faudra décoder, comme l’ont observé Guillaume et Stéphanie sur leur bébé de 14 mois : « Quand il commence à avoir faim, il a un pleur qui est différent des autres. Même si d’autres fois, on ne sait pas pourquoi il crie, ou pourquoi il fait tel geste, alors on essaye différentes choses. Bref, on apprend sur le tas ! »

L’importance de l’imitation

Pour aider le bébé à comprendre et communiquer ses propres émotions, il est essentiel d’établir très tôt une communication. Parents d’un garçon de 4 ans, Pierre et Mylène, musiciens professionnels à Toulouse, se souviennent avoir appliqué très tôt cette méthode. « On lui a toujours parlé comme à un “adulte”, un être conscient, mais en marquant bien plus les émotions dans nos intonations, pour l’encouragement ou pour le reproche. » Le champ visuel du bébé étant encore très limité, il ne faut pas hésiter à se placer très près de lui. Le couple poursuit : « On s’amuse à faire des grimaces et il est toujours amusant de le voir les reproduire. Ça l’aide à prendre conscience de son visage, de son corps, de ses capacités d’expression. » Côté expert, la psychomotricienne précise : « Il faut aussi éviter de charger la pièce de jeu, notamment en enlevant les écrans. » Limiter le nombre de jouets et « mettre en scène » des émotions précises (à travers des histoires, marionnettes, imagiers…) sont aussi de bons moyens de développer sa façon de communiquer.

« Le conseil qu’on donne le plus souvent aux parents, c’est de marquer, surjouer les émotions »

Isabelle Iserable, pédopsychiatre

Une question de tonus

Pleurs, sourire, gestes, regards… Les indices sont nombreux. Mais la communication passe aussi par des signes très subtils. Les psychomotriciens parlent ainsi de « dialogue tonique », selon un terme forgé en 1930 par le psychologue Henri Wallon, pour souligner la façon dont les émotions entre parents et enfant sont directement échangées.

En résumé, le bébé communique un certain tonus (une tension, ou au contraire une satisfaction), mais, comme détaille Isabelle Iserable : « Le bébé va également instinctivement se caler sur notre tonicité. Donc il est important que le parent soit dans une attitude de détente quand il prend l’enfant dans ses bras. » Les coussins dits d’allaitement ou de maternité peuvent ainsi servir à rassurer un jeune parent qui aurait peur de mal tenir son bébé – et donc de calmer ce dernier.

Les psychomotriciens peuvent également former au portage à l’écharpe, dont la proximité (plus encore que le porte-bébé) « rassure l’enfant et favorise la conscience de son corps ». Même si, bien sûr, un parfait contrôle de ses émotions reste impossible, comme a pu le constater Mylène : « Je me souviens quand je préparais un concours de musique, pendant deux mois mon fils dormait très mal, il sentait que j’étais tendue. Dès le lendemain du concours, il a de nouveau dormi comme un charme. » Guillaume et Stéphanie ont vécu la même expérience lors des préparatifs d’un déménagement compliqué.

Le recours au langage signé

Par ailleurs, de plus en plus de parents s’initient, dès les 6 mois, à la technique des signes pour bébé – basée sur une simplification de la langue des signes. Une manière d’exprimer des besoins précis : « besoin d’aide », « encore », « manger », etc. Attention de ne pas y voir une solution miracle, et de l’utiliser en complément de la parole. Mais pour la psychomotricienne Isabelle Iserable, son développement est une bonne chose : « ça permet d’éviter des frustrations, qui peuvent donner des enfants colériques. Et des études tendent à montrer que cela facilite l’acquisition de la parole », en ancrant le langage dans des besoins corporels. Pierre et Mylène s’y sont essayés, tout comme Guillaume et Stéphanie, à l’aide d’un livre et de vidéos YouTube : « Il commence même à nous répondre. » Bref, pas besoin d’attendre pour communiquer avec son bébé : cela se fait dès les premières semaines.

Qui a dit que le rôle de parent était un jeu d'enfant ?

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L'Essentiel de l'article
  • Observez votre bébé, il vous envoie de nombreux signes
  • Le bébé cale son énergies et ses émotions sur celles de ses parents
  • Il existe de nombreux moyens de communiquer avec votre bébé, trouvez le vôtre !
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