Ces cinq métiers qui dessinent l’avenir

Ci-et-là, de nouvelles fiches de postes aux intitulés inédits apparaissent, discrètement, comme autant d’indices sur notre futur commun. Demain, éduquerons-nous des machines ? Réinventerons-nous la finance ? Construirons-nous des fermes urbaines ? Tour d’horizon de cinq métiers en train de percer.

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à propos du contributeur

Usbek & Rica

Avec Usbek & Rica, la Macif s'engage à documenter les tendances structurantes et émergentes.

Métier : Ouvrier.e en aquaponie

Comme son nom ne l’indique pas, l’aquaponie ne concerne ni les nageurs ni les cavaliers. Ce mot-valise, qui résulte de la contraction entre aquaculture et hydroponie, désigne un nouveau modèle d’agriculture fondé sur la circulation de l’eau, qui combine la culture de plantes et l’élevage de poissons.

Complètement hors-sol et dans un environnement contrôlé, ce type de culture peut s’installer n’importe où. Grâce à un système pensé en cercle vertueux, des bactéries transforment les déjections des poissons en nutriments pour les plantes. En plein retour de hype aux États-Unis, en Australie et en Asie, et émergente en Europe, cette technique existe depuis l’époque des Aztèques, qui cultivaient maïs et haricots sur des îles artificielles faites de boue.

 

C'est déjà là :

L’Aquarium de Paris s’est mis à l’aquaponie pour faire pousser des tomates au-dessus des bassins de poissons.

Métier : Investisseur.euse à impact

S’il ne représente pour l’instant qu’une goutte d’eau dans l’océan de la finance, l’investissement à impact fait de plus en plus parler de lui. Et pour cause : dans un monde bouleversé par un changement climatique puissant, les injonctions pleuvent pour inciter les investisseurs à tirer les bonnes ficelles.

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Plus précisément, l’investisseur.euse à impact a la double mission de mesurer et d’améliorer l’impact environnemental et social des projets qu’il finance. Plus question de déployer son argent sur des projets qui rapportent mais qui détériorent le monde, il mise à présent sur de nouvelles entreprises qui promettent d’apporter des solutions réelles et positives. Comme quoi, la finance pour un monde plus vertueux, c’est possible !

C'est déjà là :

En mars 2021, Bercy a annoncé souhaiter faire de Paris le premier centre financier mondial de la finance à impact.

Métier : Ingénieur.e cycle de vie

Hier, un.e ingénieur.e chargé.e de construire une machine n’avait qu’un impératif : qu’elle fonctionne bien. Aujourd’hui, plus que la vie de l’engin, c’est aussi ce qui se passe avant et après sa vie qui compte. Missionné.e sur l’ensemble du cycle de vie de ses créations, l’ingénieur.e doit désormais réfléchir à la manière dont elles sont conçues, prévoir leur maintenance au cours de leur existence, et anticiper leur recyclage. À chaque étape de la vie de l’objet, l’enjeu est le même : réduire son impact négatif sur l’environnement et la société.

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C'est déjà là :

Votée en 2020, la loi française sur l’économie circulaire intègre les notions d’éco-conception et d’Analyse du Cycle de Vie (ACV).

Métier : Egoteller

Les intelligences artificielles Alexa ou Siri sont-elles des personnages malicieux, sages, bornés ? Si elles n’ont pas nécessairement de caractère marqué, de nombreuses intelligences artificielles sont équipées d’une sorte d’“égo”, c’est-à-dire d’un mode d’emploi qui vise à leur inculquer un comportement proche de celui de l’humain.

Véritables créateurs de personnalités, les egotellers doivent anticiper les émotions et les attentes des utilisateurs de ces IA pour fluidifier le plus possible les interactions avec celle-ci. Exit la simple rédaction de textes, les concepteurs-rédacteurs du futur travailleront carrément à écrire l’histoire de nouvelles âmes.

C'est déjà là :

Chez Microsoft, plus d’une vingtaine de personnes travaillent sur l’identité de l'intelligence artificielle Cortana.

Métier : Prospectiviste

S’il écrit exclusivement sur l’avenir, le prospectiviste n’a rien du médium. Son travail n’est pas de deviner l’avenir mais d’explorer et d’imaginer des futurs possibles. En amplifiant les signaux faibles de transformation du monde qu’il perçoit, le prospectiviste conçoit des scénarios qui sont susceptibles de se produire dans un avenir plus ou moins lointain.

À l’inverse des cabinets de tendance ou du marketing qui permettent de s’aligner aux volontés court-termistes du marché, les prospectivistes aident donc leurs clients à se projeter à horizon 2050 ou 2070, et ainsi de faire les meilleurs choix dans le présent pour un futur plus vertueux. Entreprises privées ou secteur public, tous les organismes qui réfléchissent à leur futur risquent de se tourner en nombre vers ce nouveau type de conseil.

C'est déjà là :

En 2020, l’armée française a fait appel à 10 auteurs de science-fiction pour imaginer les menaces de demain.

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