Ils peuvent leur servir d’yeux, d’oreilles, de guides ou de soutien moral, mais sont aussi capables de donner l’alerte avant certaines crises ou de réaliser de la détection médicale. Ces chiens d’assistance sont plus que nécessaires pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Comme les personnes malvoyantes, malentendantes mais aussi pour les diabétiques ou encore les épileptiques. Offerts aux bénéficiaires, ils sont pourtant une denrée rare. Mais alors pourquoi ? Et surtout comment aider les associations de chiens d’assistance à en attribuer davantage ?
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Un investissement humain et financier
Tous les ans, en septembre, les écoles des chiens guides d’aveugle ouvrent leurs portes au public. Ces week-ends-là, dans la quinzaine de centres de formation de France, les familles sont accueillies par des hordes de chiots sélectionnés au préalable, encore patauds mais généreux en câlins. Face à ces petites boules de poils, difficile, pour les enfants comme leurs parents, de ne pas succomber. Le but de cette opération séduction : trouver des familles d’accueil à ces chiots pour qu’elles les éduquent jusqu’à dix-huit mois et les emmènent en formation, tous les quinze jours. C’est le premier défi auquel se confrontent les associations de chiens guides d’aveugle, mais également des autres chiens d’assistance.
« Il y a des règles à respecter pour faire grandir le chiot de manière sereine, ne pas le laisser le chien seul plus de quatre heures par jour et surtout accepter de s’en séparer le moment venu », admet Florian Auffret, chargé de mission recherche et développement, coordinateur national de la formation et éducateur de chiens d’assistance chez Handi Chiens. Une fois la famille d’accueil trouvée, tout reste à faire et lorsque les associations récupèrent la garde du chien, tous ne peuvent pas intégrer le centre de formation. « À cause de problèmes d’éducation, de santé ou de profil inadéquat, 40 % des chiens ne pourront pas remplir leur rôle », regrette l’éducateur.
À ces difficultés viennent s’ajouter les problèmes de financement des chiens d’assistance basé essentiellement sur les dons et mécénats. Il faut en effet compter entre 15 000 et 25 000 euros en fonction des compétences dispensées aux compagnons à quatre pattes. Ces sommes comprennent la formation, les vaccins, les équipements et les soins du chien jusqu’à ses deux ans voire davantage, en fonction de l’association qui l’emploie. Dans la majeure partie des cas, le chien employé sera un labrador retriever ou un Golden retriever. Il faut ensuite trouver des chiens qui correspondent au profil des bénéficiaires et la tâche est parfois ardue.
« Dans mon cas, ça a pris près d’un an avant que la directrice technique trouve le chien qui me corresponde », se souvient Mickael Ros, chargé de communication de l’association les Chiens du Silence et également bénéficiaire. Aujourd’hui, les associations accusent du retard vis-à-vis des demandes des bénéficiaires. « Notamment à cause de la crise du Covid-19 », précise Mickael Ros.
Apporter son soutien aux associations
Alors, comment leur venir en aide ? « En fonction de leurs moyens et disponibilités, les gens peuvent faire des dons financiers mais aussi du bénévolat, nous aider à pousser la recherche plus loin, voire faire du mécénat de compétence. Ça peut nous être très utile que certaines entreprises mettent certains de leurs salariés à disposition. C’est notamment grâce à ça qu’on a pu développer une application permettant de faire le suivi santé et comportementale de l’ensemble des chiens », conclut Florian Auffret.
La petite Spicy, un berger australien, partage la vie de Mickael Ros, sourd profond depuis quatre ans. Tous les jours, cette chienne à l’ouïe aiguisée lui vient en aide lorsqu’il n’entend pas le réveil ou lorsqu’un klaxon ou une sirène retentissent. « Si, par exemple, elle entend une alarme incendie dans un bâtiment, elle va me conduire vers la sortie, voire y retourner pour évacuer toutes les personnes qui y seraient encore, s’amuse Mickaël. Ils sont très attachés aux humains et ce sont des chiens de travail. Ils ont de bons réflexes. »
Les chiens travaillent en moyenne entre 7 et 10 ans, selon l’association qui les emploie. Quand le chien part à la retraite, il y a une évaluation de la situation des bénéficiaires et si elle n’a pas changé, le dossier est traité en urgence pour éviter qu’ils aient un délai d’attente trop long. Les associations encouragent les bénéficiaires à déposer leur dossier à l’approche de la retraite afin d’anticiper ce laps de temps d’attente.
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