1 Les effets de l'alcool au volant et ses dangers
L’alcool a un effet euphorisant et désinhibant, il agit directement sur le cerveau. Le conducteur qui prend son véhicule en état d’ivresse se sent grisé et adopte alors des comportements dangereux pour lui et les autres usagers de la route. Le conducteur en état d’ébriété sous-évalue les risques. Ses réflexes sont diminués : visibilité rétrécie, temps de freinage plus long et sensibilité à l’éblouissement.
En moyenne, quand on boit un verre, l’alcoolémie atteint son maximum une heure après (30 minutes à jeun). Il faut en moyenne deux heures à un adulte de 70 kg pour éliminer deux verres d’alcool (2). Les individus ne sont pas tous égaux pour éliminer l’alcool : tout dépend de la morphologie, du poids, de la taille et de l’état de santé de chacun. Plus de 9 conducteurs alcoolisés sur 10 impliqués dans les accidents mortels avec un taux d’alcool dans le sang supérieur au taux légal sont des hommes (3).
Attention aux idées reçues ! Il n’existe aucune solution miracle pour faire redescendre votre alcoolémie : café salé, cuillère d’huile, etc. Sachez également qu’un demi de bière (25 cl) ou un verre de whisky (3 cl) contiennent en réalité la même quantité d’alcool pur (environ 10 grammes) (4).
Que dit la loi ?
La limite autorisée de taux d’alcool pour un conducteur est de 0,5 g d’alcool par litre de sang soit 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré, c’est-à-dire maximum deux verres d’alcool correctement dosés (voir l’infographie ci-dessus). Entre 0,5 et 0,8 g, vous encourez un retrait de 6 points de permis et une amende allant de 135 à 750 €. Au-delà de 0,8 g, les sanctions maximales encourues sont un retrait de 6 points de permis, 4 500 € d’amende, 2 ans de prison et jusqu’à trois ans de suspension de permis. Le cas échéant, vous devrez passer par deux jours de stage de sensibilisation à la sécurité routière pour récupérer 4 points. Les sanctions sont donc majorées en fonction du taux d’alcool.
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Les solutions pour rentrer en toute sécurité
La prévention
En soirée, plusieurs solutions existent comme de désigner un conducteur qui ne boit pas (Sam ou Sans Accident Mortel), de rentrer en transport en commun ou de faire appel à un chauffeur professionnel ou encore de rester dormir sur place. Ayez en tête le slogan simple émis par la Sécurité routière : « Quand on tient à quelqu’un on le retient ! » En 2018, 50 animateurs de télévision et de radio ont participé à la campagne de prévention Sécurité routière : tous responsables (5) !
Les éthylotests
En soufflant dans l’éthylotest, un liquide jaune vire au vert en présence d’alcool. Cela peut aussi être un bon argument pour empêcher l’un de vos proches de reprendre le volant ! La possession d’un éthylotest est obligatoire depuis 2015 dans tous les véhicules. Il est vendu en pharmacie ou dans les stations-service.
- Lire aussi : Comment utiliser un éthylotest ?
Quant à l’EAD ou l’éthylotest antidémarrage, il a été expérimenté dans trois départements : la Drôme (26), le Nord (59) et la Marne (51). Depuis le 1er janvier 2019, le préfet peut ainsi délivrer un permis de conduire d’une durée de validité limitée comportant une restriction d’usage prévoyant une obligation de conduire un véhicule équipé d’un EAD. Cela concerne les conducteurs sanctionnés par une suspension ou une annulation de leur permis de conduire pour alcoolémie positive. L’installation de l’EAD est à la charge du conducteur (96 euros/mois la première année en location) et est assortie d’un suivi médico-psychologique.
Un premier souffle est demandé au conducteur pour faire démarrer le véhicule. Un second souffle intervient de façon aléatoire entre cinq et trente minutes après le démarrage du véhicule, moteur coupé. Si le conducteur est sobre le véhicule redémarre, sinon impossible de reprendre la route.
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3 Les jeunes et l'alcool au volant
Les jeunes de 18-25 ans constituent la classe d’âge la plus gravement touchée : ils représentent 25 % des personnes tuées ou handicapées dans un accident impliquant l’alcool (1).
Amateurs de boissons alcoolisées et sucrées ou de cocktails, ils peuvent vite se faire piéger par ces mélanges d’alcool et d’un soft sucré ou fruité qui cache le goût de l’alcool.
Alors comment faire évoluer ces comportements ? Selon le docteur en psychologie Jean-Pascal Assailly (7), les campagnes de prévention de la sécurité routière face aux 18-24 ans ne sont pas toujours impactantes :
« Les jeunes nous disent souvent “si je me comporte mal et que ça se termine mal pour moi, à la limite ça me regarde”. Agiter la peur de la mort, c’est extrêmement inefficace. Seule la crainte du handicap pour autrui, serait une des raisons pour laquelle un jeune conducteur serait capable de moduler sa prise de risque, s’il crée un tort grave à autrui, par exemple, si son meilleur ami termine sa vie dans un fauteuil roulant. »
C’est pourquoi, en matière de prévention, Jean-Pascal Assailly recommande « de les responsabiliser sur la gestion de leur consommation ». C’est alors que les stratégies de communication comme Sam et la campagne “Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas !” fonctionnent auprès de cette population.
Que risquent les permis probatoires ?
Le taux d’alcool autorisé est 0,2 g/l pour tous les permis probatoires, autant dire zéro verre d’alcool. Si vous avez un permis probatoire, et que vous dépassez le seuil d’alcool autorisé au volant, vous encourez la perte de 6 points ou la suspension du permis de conduire, une amende forfaitaire pouvant aller jusqu'à 750 euros et une immobilisation du véhicule.
Cette mesure est aussi appliquée dans 21 pays de l’Union européenne. Elle a d’ailleurs fait chuter la mortalité au volant de 17 % chez les 18-21 ans (1).
Le saviez-vous ?
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