Quelle plante dans quelle pièce chez soi ?

L’expression « une place pour chaque chose et chaque chose a sa place » est aussi valable pour les plantes, qui peuvent embellir nos maisons et rendre bien d’autres services. Petit guide pratique.

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Les plantes dont nous nous entourons peuvent faire plus que simplement embellir nos pièces. Selon une étude réalisée par l’université de Shanghai en 2013, vivre dans une pièce où des plantes sont présentes nous rend plus heureux qu’être dans une pièce dénuée de verdure. Une étude américaine de 2015 a aussi confirmé qu’être à proximité de plantes réduit le stress psychologique et physiologique. Antoniy Ivanov, 31 ans, barista à mi-temps et étudiant en master, l’a bien compris. C’est pour cela qu’il a acheté ses premières plantes : « Lorsque j’ai emménagé dans mon studio étudiant, j’étais juste entouré de tristes murs blancs, d’un lit, d’une table et d’une chaise. Les plantes m’ont permis de me sentir mieux chez moi. Elles sont belles à regarder et égayent l’espace. »

En tant qu’organisme vivant, les plantes ont néanmoins des besoins bien particuliers. Il faut donc faire attention à leurs caractéristiques, mais aussi à celles de la pièce dans lesquelles vous voulez les placer. « Le plus important, explique Rémi Couturas, vendeur de plantes depuis cinq ans dans un magasin de jardinage, c’est de savoir s’adapter à l’environnement dans lequel vous allez placer votre plante et de bien faire attention à son évolution. Il n’existe pas de règles bien définies, mais il y a des lieux où certaines plantes auront plus de mal à pousser et à survivre qu’ailleurs ». De plus, certaines plantes ont des particularités qui peuvent avoir un impact positif sur votre environnement, qui va au-delà de la simple décoration. Mais alors quelles plantes sont-elles adaptées à chaque pièce de la maison ?

Pour la cuisine

Pour la cuisine, Rémi Couturas recommande « des plantes de la famille des aglaonemas, des dracénas (dragonniers), des chamaedoreas (chamaedorées), ou des chlorophytums (plantes-araignées). Elles sont connues pour nettoyer l’air des polluants ». Selon une étude de la NASA de 1989, ces plantes sont en effet efficaces pour filtrer des composés organiques volatils présents dans l’air qui peuvent être nocifs pour notre santé, tels que le benzène, le formaldéhyde ou l’ammoniaque. Il faut néanmoins nuancer les bienfaits de ces plantes. Si elles ont été identifiées par la NASA comme pouvant éliminer les polluants de l’air, l’étude a été faite dans un laboratoire étanche, dans des conditions qui ressemblent peu à celles d’une maison ou d’un appartement.

Une étude de 2020 a ainsi prouvé que les plantes ont en fait peu d’impact sur la présence de polluants dans l’air d’un bureau ou d’une maison, celui-ci se renouvelant plus vite que les plantes ne peuvent le filtrer. De plus, Rémi Couturas rappelle que « la cuisine subit des changements de température et de taux d’humidité assez importants, et donc il faut bien surveiller comment nos plantes réagissent à cet environnement ».

Pour le salon

Selon Rémi Couturas, « la luminosité de l’emplacement va beaucoup jouer sur le bien-être d’une plante et c’est donc surtout cela qu’il faut prendre en compte ». Le salon est souvent une pièce assez lumineuse, qui bénéficie d’une exposition au soleil directe ou indirecte et beaucoup de plantes s’y plairont. Vous pouvez ainsi aussi bien y placer des fougères ou des palmiers areca que des dracénas (dragonniers) et des dieffenbachias. En les plaçant à proximité des fenêtres, un géranium citronné ou un citronnier nain peuvent être utilisés pour repousser les moustiques l’été.

Pour la salle de bains

Le meilleur choix pour la salle de bains est une plante qui puisse vivre dans un environnement humide et chaud. De plus, selon Rémi Couturas, il faudra garder l’humidité ambiante en tête et « espacer les fréquences d’arrosages, votre plante devrait quand même s’en sortir grâce à l’eau présente dans l’air ambiant ». Les fougères, les adiantum (capillaires) et les chlorophytums (plantes-araignées) ont besoin de beaucoup d’eau et absorbent efficacement l’humidité de leur environnement. Elles peuvent ainsi être utilisées comme un déshumidificateur naturel.

Pour la chambre

Contrairement à ce qu’on peut entendre ici ou là, les plantes d’intérieur ont tout à fait leur place dans une chambre, même si Rémi Couturas conseille d’éviter « les plantes odorantes parce que cela pourrait vous empêcher de dormir si vous y êtes sensible ». Les dracénas, l’aglaonema et les fleurs de lune pourront apporter de la couleur et une atmosphère paisible à cette pièce.

Les préjugés sur les plantes à la maison

Certaines plantes peuvent absorber les ondes de nos téléphones ou ordinateurs : Faux !

Rémi Couturas se souvient d’une période où « beaucoup de gens venaient me réclamer un cactus anti-ondes, ce qui n’existe pas du tout. Aucune espèce de plantes, cactus ou autres, n’est connue comme pouvant absorber les ondes ! ». En effet, aucune étude scientifique n’a pour le moment établi que certaines plantes pourraient absorber des ondes électromagnétiques nocives pour les humains. Une étude de chercheurs d’une université turque datant de 2018 a même démontré que la présence de cactus aux alentours d’un écran d’ordinateur n’avait aucun impact sur le champ électromagnétique émis par la machine.

Il ne faut pas mettre de plantes dans la chambre à coucher : Faux !

La nuit, les plantes ne pratiquent plus la photosynthèse, le phénomène par lequel elles absorbent du CO2 et rejettent de l’oxygène. À la place, elles respirent de la même manière que les humains et prennent l’oxygène d’une pièce et rejettent du CO2. Cette respiration nocturne a entraîné l’idée selon laquelle dormir avec des plantes dans une pièce pourrait être dangereux et augmenter le risque d’intoxication au CO2. Une peur infondée pour Rémi Couturas, selon qui « il faudrait dormir avec une concentration de plantes similaire à celle de l’Amazonie dans sa chambre avant que cela devienne dangereux ! ».

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